Nos super stagiaires Pop-up !

L’année dernière, nous avons passées trois jours très intenses en compagnie de nos 20 stagiaires lors de notre premier Pop-Up. Lors du workshop, chacun des participants a pu vivre l’expérience de photographier des familles dans leur quotidien. Aujourd’hui, on vous présente le magnifique résultat de trois d’entre eux : Séverine Reynaud, Gaëlle Bizeul et Isabelle Gloaguen. Nous sommes, toutes les cinq, hyper fières du travail qu’elles ont accompli pendant le Workshop et de tout ce qu’elles ont réalisé après. On vous invite fortement à aller visiter leur site et découvrir leur travail sur le reportage de famille. Merci à elles trois d’avoir accepté de partager avec vous leur reportage !

Séverine a réalisé un très beau documentaire de famille qu’elle appelle « La magie du quotidien ». Découvrez un extrait de cette magie :





Retrouvez l’intégralité de son reportage

Ce que Gaëlle aime dans les images, c’est l’authenticité car, pour elle, la vraie vie, telle qu’elle est, est ce qu’il y a de plus beau. Voici la vraie vie par Gaëlle :






Retrouvez l’intégralité de son reportage

Et, enfin, Isabelle a voulu réaliser des images fortes pleines de sens, des images qui ne trichent pas :






Retrouvez l’intégralité de son reportage

Si vous avez, vous aussi, suivi une formation avec nous et que vous souhaitez être publié(e), envoyez-nous un p’tit message. On sera ravies de mettre en avant votre travail.

Les familles partagent leur expérience – suite

Après des témoignages de familles photographiées par Marine, Maryline et Sybil, c’est au tour de Nadine de vous présenter le témoignage d’une famille pour qui elle a réalisé un reportage un peu particulier.

« Nadine est venue trois jours chez nous, en mai dernier, pour un reportage du quotidien. Notre quotidien n’est pas vraiment comme les autres puisque nous vivons avec le handicap de notre fille Eléanore, atteinte du syndrome de Rett.

Je suis photographe et pourtant, c’est toujours un exercice difficile que de passer devant l’objectif. Surtout que, dans le cas de ce reportage, c’était pour trois jours ! Il a fallu qu’on s’adapte aux clics en rafales de Nadine (le mode mitraillette comme dit mon fils !), accepter que nos journées, pas toujours simples avec Eléanore, soient photographiées et vues par quelqu’un d’autre que moi. Malgré mes angoisses, le reportage s’est bien passé et Nadine est restée discrète, sensible et bienveillante.

Nous avons découvert de très jolies photos et d’autres plus difficiles à regarder. Mais c’est aussi ça notre quotidien. Je pense que c’est vraiment important d’avoir ces souvenirs en images. Elles nous permettront de prendre du recul, dans quelques temps, et nous dire que malgré tout, nous avançons et que les choses changent. Et puis c’est nous, à un instant T, et moi qui suis attachée aux souvenirs et au temps qui passe, je sais que ça me fera plaisir de revoir ces photos dans quelques années.

Il faut être prêt à vivre cette expérience du reportage mais ça vaut le coup. »

Les familles partagent leur expérience

Nous avons interviewé des familles chez qui nous sommes allées réaliser un reportage de leur quotidien. Elles nous parlent de leur expérience vis à vis du documentaire de famille.

 

reportage de famille à la tranche sur mer en Vendée par sybil rondeau photographe à nantes

Les photos représentent tout à fait notre famille. Si on regarde les photos très rapidement ça peut donner le tourni car c’est vrai qu’on bouscule pas mal les enfants, qui sont demandeurs ;) Et il y a des photos de câlins et bisous, important pour nous aussi.
Ce qui me touche principalement c’est le fait que nous nous reconnaissons parfaitement dans ces clichés. Il n’y a pas de mise en scène. Cette image est ma préférée, car la photo est très naturelle. Quand je ferme les yeux et que je pense à mes enfants, c’est exactement comme cela que je les vois.

Ernestine et sa famille reportage de famille à Montreuil

On est très émus.
On aime parce qu’elles (les photos) racontent plusieurs histoires… Le regard de nos fils, les chats au premier plan, ou en arrière plan, nous. Les photos nous ressemblent. Elles reflètent parfaitement la manière dont on vit la famille. Elles retranscrivent nos émotions, et notre amour. Marine arrive à trouver à chaque fois un cadrage, un angle, qui réinvente notre appartement, et raconte autre chose. C’est magique! On adore! Que ce soit les photos couleurs ou les noirs et blancs…
En plus, il y a tout… Nous quatre, les chats, nos affaires. C’est le bordel, et c’est beau. C’est tout ce qu’on aime.
La séance s’est passée dans la simplicité. Tout s’est fait naturellement. Rien n’est posé, prémédité. On a passé un agréable moment ensemble, sans même se rendre compte qu’on était photographiés. Et le résultat dépasse nos espérances. On est surpris par chaque photo! C’est un vrai témoignage de vie, avec en plus un regard incroyable…

documentaire quotidien famille rouen
Les photos sont vraiment géniales, très belles et elles nous représentent bien.
Elle retrace parfaitement la belle journée que l’on a passé ensemble, une journée simple, avec toutes ces petites choses du quotidien.
Et, comme on déménage dans quelques semaines, ça nous fera un merveilleux souvenir de notre ancienne maison.

Ça a été un réel plaisir d’accueillir Maryline chez nous. Merci encore pour ce très beau reportage en famille avec notre petit Arthur. C’est une chance de pouvoir capturer ces instants à travers l’objectif de notre photographe.

Retour sur la Fearless Conference 2017

©Robyn Navarro

Dans notre métier de créateur indépendant, il est essentiel de toujours apprendre, se former et rencontrer d’autres photographes avec qui échanger, partager notre vision.

C’est dans cet état d’esprit que trois photographes du Collectif (Annie, Marine et Nadine) se sont rendues à Budapest pour assister aux Fearless Conférences. Un rendez-vous annuel qui rassemble des photographes de mariage du monde entier.

Ces conférences n’abordent pas de questions techniques ou business. Il s’agit davantage de s’inspirer de l’expérience de grands photographes, de se reconnecter à soi-même, à ce que nous voulons mettre dans nos images.

Parmi les speakers de cette année figurait Kirsten Lewis. Elle est régulièrement citée par les photographes que nous interviewons. En effet, c’est elle qui a fait connaître l’approche documentaire de la photo de famille et a ainsi suscité beaucoup de vocations.

Nadine :

Depuis que j’ai vu Kirsten Lewis en conférence et découvert la photo de famille documentaire à Las Vegas en 2015, je suis régulièrement ses différentes formations en ligne. Donc quand j’ai su qu’elle donnait un atelier d’une journée en marge des conférences Fearless, je n’ai pas hésité une minute ! Cette journée a été extrêmement enrichissante sur plusieurs niveaux. Kirsten a été, fidèle à elle-même, d’une grande générosité et extrêmement bienveillante dans son enseignement. Chacun de nous avait apporté des photos pour les soumettre à la critique de Kirsten et nous avons beaucoup appris les uns des autres.

Et puis il y a eu les conférences…. Je ne connaissais pas la moitié des intervenants et j’ai eu de gros coups de cœur pour plusieurs d’entre eux. Il y a eu Emma Case et sa sensibilité à fleur de peau qui m’a bouleversée. Et puis, chaque conférence a été comme une pièce de Tetris qui s’est emboîtée à merveille pour me proposer le tableau final. La dernière conférence, celle de Monica Muñoz, a été la conclusion parfaite à ces 3 jours et je sais maintenant quelle sera ma prochaine destination : apprendre à me connaître pour mettre tout ce que je suis dans mes images et arrêter de faire les photos que je crois que mes clients attendent.

©Monica Munoz

 

Marine :

Ces deux jours ont été pour moi forts en émotions. Ce type de conférence peut provoquer toutes sortes de sentiments en fonction de comment on les reçoit. Ce que j’y ai entendu pendant deux jours est entré fortement en résonance avec ma vie actuelle.

Dans le cas du documentaire de famille, chaque conférence semblait me dire : “Nous (Joyeux Bazar) sommes sur le bon chemin”. La majorité des photographes ont rappelé l’importance de la photo de famille (qu’elle soit dans le cadre d’un mariage ou de la vie quotidienne), et la responsabilité qui nous incombe. Nous consignons la mémoire de nos clients, leurs souvenirs et ce qu’ils transmettront à leurs enfants…

L’empathie, le respect et le non-jugement sont des fondamentaux de la photo de famille. Chercher l’extraordinaire dans l’ordinaire, y aller avec ses tripes, continuer de faire des erreurs pour grandir (Emma Case), photographier toutes les émotions, les bonnes comme les mauvaises (Isabelle Hattink), rappeler aux parents combien ils sont heureux (Kirsten Lewis), Suivre son instinct, il vient du cœur (Monica Munoz), etc. des évidences qu’il est bon de réentendre encore et encore pour ne pas se perdre en route.

Annie

Deux fois par an, je participe à des conférences / workshops. Je m’y rends avec plus ou moins d’attentes précises. Pour cette Fearless Conference, j’y allais pour écouter des photographes dont j’apprécie le travail (Victor Lax, Isabelle Hattink, William Lambelet, Kirsten Lewis), passer du bon temps avec les copains et découvrir Budapest. J’en suis revenue avec bien plus que cela. Il est fort possible que ces Conférences m’aient apporté le déclic que j’attendais depuis des mois. J’ai vécu une année 2016 à la recherche de la photo parfaitement parfaite. Et je me suis donc sentie souvent déçue, frustrée.

Les 10 photographes qui sont intervenus à Budapest ont des styles, des parcours de vie différents. Mais tous nous ont murmuré la même petite musique : revenir à l’essentiel, à soi pour mieux servir nos clients ; oser se montrer vulnérable, s’accomplir librement. Ce ne sont pas des vérités nouvelles mais les entendre à nouveau va me permettre de me détacher des contraintes que je me suis moi-même posées.

Notre intervention aux conférences Inspire & Vous

Notre Collectif a eu l’honneur de participer aux conférences Inspire & Vous en marge du Salon de la Photo à Paris, le week-end dernier. Inspire & Vous, c’est 12 photographes qui ont 5 minutes chacun pour partager leur vision, leurs valeurs, pour inspirer la communauté des photographes. Nous étions toutes les 5 présentes pour y parler des souvenirs d’enfance et de la valeur de notre travail documentaire.

Les souvenirs d’enfance, c’est comme des petites briques de Légo, il y en a de toutes sortes, et de toutes les couleurs, des jolis, des qu’on apprécient moins, des qu’on aime franchement pas … on les accumule, on se construit avec, on invente… et quand ils manquent, on consolide autour avec d’autres morceaux, on trouve d’autre moyens. Les souvenirs d’enfances sont souvent des petits morceaux de vie qui peuvent paraître insignifiants à d’autres mais qui pour nous, dévoilent toute leur subtilité.


Je me souviens des trajets en voiture le matin, quand je partais à l’école avec mon père, les repas, les disputes et les fou-rires dans la cuisine avec mes frères et sœurs, les batailles de feuilles mortes à l’automne dans le jardin, le papier à fleur rose de ma chambre, les courses de vélo, la pêche aux crabes dans les rochers en vacances, les glaces prises sur le port avec mon grand père,Je me souviens de l’odeur du placard ou se trouvait le chocolat chez ma grand mère. Un mélange d’épices et de noisettes.



Dans mes albums photos de famille, je n’ai quasiment que des photos très conventionnelles, très posées prises à Noël et lors des anniversaires. Heureusement, j’ai une super bonne mémoire et il me reste bien plus d’images dans ma tête. Je me souviens de mes premiers pas au Parc Montsouris, de la fierté d’écrire mes premières lettres sur mon premier cahier, des goûters trop bons chez ma nounou, et des road-trips le long de la côte atlantique. C’est sûrement ce manque de « vrais moments vrais » dans mes albums photos qui m’amène aujourd’hui, avec mes clients, à développer une narration dans mes images.



J’ai très peu de souvenirs, surtout petite. Lorsque je regarde mes photos d’enfance, comme la madeleine de Proust, elles me transportent et je me souviens vaguement… le dessin d’un maillot de bain, la balançoire dans le jardin avec ma sœur, et surtout, les vacances à la neige : j’étais trop petite pour faire du ski, alors je descendais les pistes sur ceux de mon père, et je trouvais que c’était la meilleure place au monde ! Je chéris ces souvenirs, ils sont tellement rares et précieux. D’autant que je n’ai pas moi même crée ma propre famille. Alors aujourd’hui je n’ai de cesse de rechercher ces moments auprès de mes clients, et j’ai une vraie satisfaction à les immortaliser pour eux. Ils sont dans les petits rituels du quotidien, et dans les moments de partage qui semblent insignifiants sur l’instant mais qui prennent une valeur inestimable avec le temps.




Après le départ de ma grand-mère, j’ai récupéré plein de photos de famille plus ou moins anciennes qu’elle conservait dans une boîte, même l’album mariage de mes parents ! Plein de souvenirs me reviennent en mémoire en regardant mes photos : les anniversaire de mon enfance avec mes cousines et mes amis, les super gâteaux en forme de princesse que ma grand-mère nous préparait ! Les jupes que ma mère me faisait et que j’ai tellement portés !  Quand je documente la vie de famille de mes clients, je cherche à leur créer les mêmes souvenirs. Dans quelques années, je voudrais qu’en regardant leurs photos ils se  rappellent toutes ces choses qu’on oublie avec le temps : L’habitude du petit dernier de se jeter la tête en arrière quand il était dans sa chaise haute, le parcours du combattant à chaque repas quand leur fille avait 3 ans… le rituel à la fenêtre quand papa partait au travail… Ces détails, il n’y a que les reportages du quotidien qui puisse les révéler et c’est mon bonheur de pouvoir les immortaliser.



Je n’ai pas de photos de moi petite à vous montrer, mais, des extraits de séances que j’improvise avec mon fils depuis qu’il est né. Ces séances m’ont vraiment permis de créer une connexion avec lui. C’est devenu notre truc et il me réclame souvent ces séances. Finalement, avec mes clients, c’est un peu pareil. Ça me fait du bien de les photographier, d’être un témoin privilégié de leur histoire, de tous leurs moments en famille, même les plus touchants, comme avec cette petite fille qui venait de perdre son papa depuis quelques jours. Sur son cahier, elle a fait écrire les noms des personnes de sa petite famille : elle (Ninon), sa maman et le cousin de sa maman qui a été très présent dans ces moments difficiles. Pour sa mère, il était vital de faire des photos avec sa fille à cet instant de leur vie. C’était sûrement l’un des reportages les plus difficiles émotionnellement pour moi. C’est dans ce genre de situation que l’on prend conscience de la grande importance de notre métier.

Aujourd’hui, le travail documentaire que nous réalisons avec nos clients s’inscrit dans cette veine : documenter le quotidien, créer de la substance à la mythologie familiale.

A travers nos reportages familles, nous documentons aussi une époque. Les vêtements, les objets, les voitures et les jeux d’enfants … Nos photos s’inscrivent dans une temporalité. Notre travail documentaire est certes tourné vers l’intime, il s’adresse d’abord aux familles mais il est aussi plus globalement représentatif d’une manière de vivre.


Vous avez envie de venir échanger avec nous autour du documentaire de famille, on se retrouve du 9 au 11 mars 2018 près de Nantes pour notre Pop-up.