Gerhard Nel – Photographe documentaire aux Pays Bas.

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Gerhard !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

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Hi Gerhard !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are todayVous pouvez découvrir mon

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Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

J’ai toujours pris plaisir à photographier ma propre famille. Puis j’ai commencé à le faire professionnellement en plus des mariages. Mais c’est seulement très récemment que je me libère vraiment du temps pour photographier les vies de famille.

Mon approche est le style documentaire. La réalité de la vie de famille et la pureté de cet amour là demande vraiment ce type d’approche puriste. Alors qu’en mariage j’ai parfois l’habitude de demander aux couples de faire ci ou ça et influencer la scène, en famille je n’ose pas car la façon la plus pure de les photographier est de les laisser vivre individuellement ou en groupe.

How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?

It was always fun photographing my own family and then I did it next to the weddings. Only recently I deliberately started creating time and possibilities to capture families and family life. 

My approach in family photography is documentary style. The reality of family life and the purity of love ask for a pure approach. In weddings I sometimes had the custom of asking wedding couples to do this or do that and influence the scene but in family photography I do not dare because the purest way for me is the way the family do life individually  or corporately.  

 

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Non.


Do you also work as a lifestyle photographer ?

No.

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

Je n’en suis pas si sûr. Très souvent je dois expliquer aux familles, aux parents et à mes anciens couples de mariés que le documentaire de famille est une approche complètement différente d’un mariage.

Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?

Not so sure. Very often I have to explain to families, parents and previous wedding couples that a documentary family shoot a totally different approach is than a wedding.

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

La photo de famille aux Pays Bas est à ses balbutiements et les néerlandais doivent s’y habituer. Comme c’est nouveau, les gens ne sont pas prêt à payer pour cela facilement. Le fait que ce que nous photographons n’a rien d’exceptionnel est aussi quelque chose de difficile à saisir pour eux. Il est compliqué de leur faire comprendre la valeur du temps que nous allons passer, de notre expertise, de notre expérience, quand eux même peuvent faire des photos avec leur smartphone.

In your country, what is the economical context for family photography ?

Family photography is in it’s baby shoes and the Dutch has to get use to it. So if it is new it is always something that people are not willing to pay for easily. The fact that it is something normal that we are capturing makes it also a huge challenge for people to grasp. A family member can also capture shot with his or her smart phone of the family and that makes it hard to understand what the value is of our time and expertise, and not to forget our experience. 

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

Non, comme je disais elle est à ses balbutiements. Et elle aurait besoin d’être mise en avant beaucoup plus. Ce n’est que lorsque les parents voient des perles artistiques qu’ils commencent à y penser. Quand ils voient des images de DFA ou de la FPJA, ils réalisent alors que c’est un art. En voyant ces images de familles à l’international, ils commencent à réaliser la valeur et la profondeur de leur propre famille, et l’influence que la vie de famille peut avoir sur une culture et vice versa. La communauté des photographes néerlandais travaille dur pour developper cet art et le mettre en avant aux yeux du public, mais ça prends du temps.

Nous avons vécu la même chose avec la photographie de mariage. Il a fallu au moins 10 ans pour que les photographes de mariage néerlandais arrivent à ce changement de qualité et au niveau des standards internationaux. Aujourd’hui, les couples hésitent moins à payer plus cher leur photographe de mariage. Néanmoins, les néerlandais ne dépensent pas facilement de l’argent. Alors c’est un challenge de faire un travail si beau qu’ils ne pourront le refuser !

Is documentary family photography well developed in your country?

No, like I said it is in it’s baby shoes. It needs a lot more exposure. It is only when parents see artistic pearls that they start thinking about it. When they see images from the DFA or the FPJA that they realise that it is an art. By seeing the international images of families they start realising the value and depth of their own family and the influence that family life has on a culture and vice versa. The Dutch family photographers are working hard to develop and grow and bring this beautiful art form under the attention of the public but it needs time. 

We saw the same with wedding photography, it took roughly 10 years for the Dutch wedding photographers to undergo a quality change and compete with international standards. Now. wedding couples are not so hesitant to pay more for wedding photographers. The Dutch does not easily spend money and that will also be the case when it gets to family photography. So, the challenge is to make such beautiful work that they can’t refuse it.

Comment tes anciens clients ont il reçu cette nouvelle approche (si nouvelle approche) ?

L’approche que j’aime en mariage est aussi documentaire /photo-journalistique, donc les gens qui me choisissent le savent pour la plupart.

If documentary is new for you, how did your clients received it ?

The wedding approach that I like is also documentary/photojournalistic so the people who choose for me know that that is my approach for the bigger part/ 


Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

Leur nombre augmentent ! Et je pense qu’il va exploser dans les années à venir car la photographie documentaire de famille va gagner en popularité et être de plus en plus publiée dans la société via les réseaux sociaux et la presse.


Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?

The number is growing. There are quite a number doing it and my estimation is that it will explode in the coming years as documentary family photography will gain ground and popularity and being published in society other via the social media streams or the printing press. 

 

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

La pureté et l’amour. Pour moi c’est bien plus que juste créer des images pour le souvenir et un héritage pour les années à venir. La vie de famille est sacrée et je crois en sa création par Dieu. La profondeur de l’amour et les liens qui unissent les membres d’une famille sont si forts que je considère comme un honneur d’avoir le privilège d’entrer dans l’intimité d’une famille et de capturer en images leur façon de vivre. La photo de famille est à l’opposée de la photo de mariage. Dans les deux cas, vous pouvez capter la beauté et l’essence d’une façon honnête et vrai. Mais la grande différence, c’est que lors d’un mariage, tout le monde est joliment habillé pour l’occasion et les mariés recherchent souvent la perfection (qu’ils ne trouveront pas sur terre – si vous avez assisté à un mariage déjà, vous le savez). La vie de famille est justement la parfaite incarnation de l’imperfection et j’aime ça ! La vie comme elle est, avec au milieu la beauté de l’acceptation et de l’amour. La fragilité de la vie de famille est la plus belle chose au monde. Nous sommes vraiment privilégiés de pouvoir photographier cela.

What do you like in documentary family photography ?

The purity and love. For me it is more than just creating images as a form of remembrance and an heritage for many years to come.  Family life is sacred and I believe it was instituted by God. The depth of love and the bonds that bind family members are so strong that I consider it an honour having the privilege entering into the privacy of a family and capturing the way they live life. Family photography is on the total opposite side from where wedding photography is. You can capture the beauty and essence in a truthful way and the reality of both. A big difference though is that at weddings many people dress up for the occasion and wedding couples often strive for perfection (which you won’t find on earth and if you’ve been to weddings you will know that). Family life however is the perfect imperfection and I like that. The beauty of accepting and loving in the midst of just how things are. The vulnerability in family life is one of the most beautiful things you will see on earth. We are privileged enough to capture that.  

Quelle est ton approche personnelle ? A quoi es-tu sensible ?

Tout ! J’aime l’amour, les câlins et le fait d’être soudé tous ensemble mais j’aime aussi le côté discipline des parents. Les enfants pas sages attirent mon attention et plus la famille est vrai, mieux je shoote ! Si la famille est tout amour, tout va bien et tout le monde se comporte à merveille alors il me manque tout un côté de leur vie. L’équilibre dans une famille c’est beau ! J’aime aussi quand je suis surpris par une coutume que je n’avais jamais vue avant. Par exemple, transformer les fenêtres du salon en un gigantesque tableau à dessin sur lequel les enfants sont libres d’être créatifs, permettant aux gens dans la rue d’apercevoir leur art.

What is your personal approach? What are you sensitive to ?

Basically to all aspects. I love the loving and caressing cuddles and being knit together but I also like the disciplining of parents. Naughty children attracts my attentions and the more real the family is the better I shoot. If it is just all loving and everything is well and everybody behaves well then I miss the other side. Balance in families is beautiful. I also like it when I am surprised with a new custom that I haven’t seen somewhere else. Like changing the living room window into a gigantic drawing board where the children have the freedom to be creative and people from the street are allowed to witness their art.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Pas encore. ;)

Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?

Not yet. ;)

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

Dans une famille avec 3 garçons, tous les soirs avant de se coucher ils faisaient de la lutte avec leur père sur le lit parental pendant 15 minutes. On entend souvent que les pères doivent jouer à la bagarre avec leurs fils mais ceux là en avaient fait une habitude journalière.

Dans une autre famille, une petite fille jouait avec le jouet de son grand frère. Il l’a bousculée et a récupéré son jouet, lui faisant mal et elle s’est mise à pleurer. Les parents sont alors arrivés, ont grondé le petit garçon et lui ont demandé de partager le jouet. Il était vraiment frustré et en colère. Alors la mère a pris un coussin et lui a demandé de taper de toute ses forces dedans. Au bout de deux coups, la colère s’était envolée. La mère a commencé une bataille de coussins avec lui et finalement avec toute la famille, y compris le père qui se cachait derrière un gros ours en peluche comme s’il était l’ours ! Les leçons ont été retenues, et toute la famille a passé un bon moment après cet incident. J’ai vraiment trouvé ça très créatif comme façon de gérer la situation.

Which is your favorite moment in a DITL session ? Any particular story that happened during a session you’d like to share?

One family where I photographed there were 3 boys and they wrestle every evening before bedtime with their father on the parent’s bed for 15 minutes. So often we hear that fathers should wrestle with their boys but here was a family where they did it on a regular basis. 

The other was a family where the sister played with a toy that belonged to her brother. He ran to her and jumped unto her and got ahold of his toy. She got hurt and cried. So the parents both arrived at the scene and corrected the brother for doing it and taught him to share. After which he was very frustrated and angry. So the mother grabbed a pillow and asked him to hit hard in the pillow and he had done it twice and his anger was dealt with. After which the mother started a pillow fight with the son and the whole family including the family bear behind which dad was hiding and fighting pretending to be the bear (a huge teddy bear)  and the lessons were learned and the family had fun after something serious happened. I found this to be a very creative way of dealing with the situation.

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

L’AMOUR est la plus grande influence et motivation pour moi. Au sein de ma propre famille, j’apprends comment l’amour fonctionne et ce qu’il apporte. Dieu et la façon dont je pense qu’il nous aime comme un Père me rappelle en permanence l’amour familial. Et bien sur, d’autres photographes comme Sybil, Julie Ambos, Sally Mann, Kirsten Lewis, et beaucoup d’autres.

Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?

LOVE is the greatest influence and motivator for me. In my own family I am learning how love works and what it does. God and the way I believe He loves us as a Father constantly reminds me of family love. …and of course other photographers like Sybil, Julie Ambos, Sally Mann, Kirsten Lewis, and many more. 

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Estelle Chhor, photographe documentaire en Ile de France

Bonjour Estelle !

Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Hello !

Moi c’est Estelle, 37 ans, photographe depuis 2014, mariée et maman de 4 adorables terreurs  (cet oxymore leur va si bien ;)
Je vis en Vallée de Chevreuse,  mais je travaille  partout en Ile de France et au-delà, suivant les projets.

Ce qui me fait vibrer, c’est la photographie de vie, et j’ai donc tout naturellement choisi de  photographier la Famille au sens large du terme : mariages, maternité, naissance, enfance …

Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : https://www.estellechhor.com

Instagram @estellechhorphoto

Facebook  EstelleChhorPhotographe

Mon parcours est assez classique, puisque j’ai choisi de me lancer dans l’aventure de la photographie professionnelle après la naissance de mes enfants.
Je voulais à la base, être professeur d’anglais, et j’ai donc fait des études de langues. Une fois ma licence en poche, les opportunités m’ont menées à un tout autre métier. Après 10 années enrichissantes dans le commerce en tant qu’assistante achats, responsable logistique, puis acheteuse dans  une grande enseigne française, je suis tombée enceinte de mes triplés.
Un événement qui m’a fait changer de cap. Leur santé fragile et le handicap de mes deux filles m’ont contraintes à mettre ma vie professionnelle entre parenthèse, jusqu’à ce qu’ils aient 4 ans.
C’est durant cette longue « pause » non moins active, que l’envie de photographier mes enfants est née. Leur arrivée très prématurée, et leur début de vie difficile et incertain, ont entraîné en moi un profond besoin de raconter leur histoire. C’est à ce moment-là,  fin 2010, que j’ai vraiment commencé la photo. Une pratique quotidienne de la photographie de vie, presque salvatrice.

Au fil des mois, et face aux réactions positives et encourageantes de mes proches, j’ai souhaité me former, juste pour voir… C’est dans ce contexte qu’en 2012, je me suis inscrite à une formation de photographie à distance, mais j’ai surtout appris seule, avec mes enfants sur le terrain.

En février 2014, après avoir démissionné de mon poste d’acheteuse, je me suis lancée à temps plein dans l’entreprenariat et la photographie sociale.

Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

Comme je le disais, j’ai commencé chez moi avec mes enfants, sans me douter que cela pouvait être une prestation que je pourrai un jour proposer à de potentiels clients.

Et puis, j’ai réalisé à quel point ces images étaient importantes pour moi et ma famille. Pourquoi ce type d’image, véritable témoignage de la vraie vie à un instant T, ne le serait pas pour d’autres ?
Je connaissais déjà le fantastique travail personnel d’Alain Laboile, et j’avais découvert de manière plus approfondie, les reportages de Kirsten Lewis, à l’occasion d’une formation en ligne.
Mais pour la petite histoire, c’est lorsque les membres du Collectif Joyeux Bazar m’ont invitée à les rejoindre, avant même que celui-ci ne soit officiellement créé, que j’ai décidé de lancer un appel à candidature pour réaliser mon tout premier reportage  photos de famille {extra}ordinaire quotidien.
Pour des raisons personnelles, je n’ai malheureusement pas pu poursuivre l’aventure auprès de mes collègues de Joyeux Bazar.
En revanche, cela m’a donné une bonne impulsion pour continuer dans la mise en place de mon projet.
Ma première expérience du documentaire familial sur le terrain a été absolument géniale. Je me suis retrouvée à 100% dans cette approche. Chercher le beau ET le chaos, la joie, les émotions dans une scène de vie ordinaire est un challenge vraiment enrichissant.
Raconter l’histoire d’une famille, en mettant en avant ce qui me touche personnellement, c’était loin d’être facile, et il a fallu sortir de ma zone de confort !
Mais je me suis tellement amusée et j’ai été tellement touchée par la réaction de cette famille à la découverte de ses images, que, convaincue de la valeur de ce type de photos,  j’ai très vite voulu recommencer !
C’est donc en septembre 2016, que j’ai mis officiellement en place les reportages {extra} ordinaire quotidien, marque déposée à l’INPI, quelques mois plus tard.

Je propose à ce jour 3 possibilités  pour m’adapter aux différents projets et budgets :
3 heures de reportage à partir du petit déjeuner
6 heures de reportage à partir du petit déjeuner et jusqu’en milieu d’après midi
ou 10 heures de reportage, journée complète du lever au coucher des enfants.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Oui ! Je propose les deux approches.

Au départ, je ne faisais que des séances photos lifestyle. Tout simplement parce que, à tort,  je ne pensais pas que le côté 100% reportage pouvait plaire.

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

Cela dépend vraiment des clients.
Il y a des familles qui comprennent très bien et immédiatement ce qu’est le reportage {extra} ordinaire quotidien, et qui savent très clairement que c’est ce qu’ils souhaitent.
D’autres, à qui je dois bien expliquer la démarche, et le fait que dans le cas d’une séance lifestyle, je vais guider légèrement, contrairement au documentaire de famille pendant lequel je photographie la réalité sans jamais intervenir.
Pour les familles qui hésitent, ou qui ont du mal à saisir la différence, j’envoie les deux brochures détaillées et je n’hésite pas à m’entretenir avec elles par téléphone.
J’explique précisément ma façon de travailler. Cela les aide à comprendre que dans un cas, ce sera une séance photo de 2 heures maximum, naturelle mais guidée, et  que dans l’autre,  ce sera un reportage de 3 heures à 10 heures, durant lequel, au-delà du beau et du naturel, je m’attacherai surtout à retranscrire ce que je vois de magnifique dans leur Réel.

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

Mon expérience personnelle me laisse penser que de manière générale, les clients français ne sont pas encore totalement « prêts » à investir dans un documentaire de famille au même titre qu’ils pourraient le faire pour un événement de vie (mariage, baptême…)

Ce type de reportage est donc toujours un peu difficile à vendre, mais c’est aussi notre travail que de faire comprendre au plus grand nombre, la valeur que ces images peuvent avoir. Le documentaire de famille se démocratise un peu et cela sera très certainement favorable au marché à moyen terme.

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

Cette pratique est en plein essor, mais pas encore comme elle le mériterait.

Comment tes anciens clients ont-ils reçu cette nouvelle approche (si nouvelle approche) ?
Ils adorent et s’y intéressent beaucoup. Tous ne me demandent pas forcément un reportage du quotidien, pour les raisons que j’évoque plus haut, mais en tout cas l’accueil a été très favorable et encourageant.

Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ?

Quels sont tes rapports avec eux ?

Il n’y a, à ma connaissance, pas énormément de photographes qui pratiquent le documentaire de famille autour de moi.

Mais je m’entends très bien avec les principales ;)

Qu’est-ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?
Le challenge ! Raconter une histoire, créer des images fortes et belles dans une scène de vie qui pourrait paraître banale et ordinaire.
Le dynamisme ! ça bouge tout le temps, on n’a pas le temps de s’ennuyer !
Me sentir vraiment utile. Participer à la création d’un patrimoine authentique  et émotionnel pour toutes ces familles qui m’accordent leur confiance.

Quelle est ton approche personnelle ? A quoi es-tu sensible ?
Enfant, j’ai tragiquement perdu mon petit frère. Je n’ai malheureusement que très peu de photos de lui et moi et c’est un manque énorme aujourd’hui dans ma vie d’adulte…
Alors, de cause à effet, cela influence forcément ma sensibilité. Ce qui me touche particulièrement, c’est l’innocence de l’enfance et évidemment les connexions entre les membres de la famille, et dans la fratrie. Que ce soit des câlins ou des chamailleries, tout ce qui peut témoigner de la richesse d’être ensemble.
Créer des images qui aideront forcément un individu à se construire plus tard est, quelque part, ce qui m’anime.

 

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Des difficultés, il y en a toujours, car on ne maitrise jamais ni les conditions lumineuses, ni  l’état d’esprit des membres de la famille le jour J. Mais c’est ce qui est intéressant justement !
J’ai rencontré sur mes premiers reportages quelques difficultés avec certains enfants qui avaient un peu de mal à continuer leur petite routine quotidienne sans faire attention à moi. J’avais donc fréquemment des regards fixés sur mon objectif.
Au fil du temps, et en expliquant en amont aux parents comment cela se déroule, tout le monde finit par très bien s’habituer à ma présence au bout d’une petite demi-heure et souvent beaucoup plus rapidement d’ailleurs.
Quoiqu’il arrive je suis toujours très bien accueillie et je me sens presque comme un membre de la famille ! Les choses se font naturellement et dans la simplicité et c’est ce que j’apprécie particulièrement.

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

J’aime beaucoup le moment du petit-déjeuner, tout le monde encore en pyjama autour de la table, les cheveux en bataille, les enfants à peine sortis du lit, en forme ou de mauvais poil. C’est aussi un repas où toute la famille se retrouve tranquillement autour de la table, plus facilement en tout cas que le déjeuner ou le dîner qui est souvent un peu plus « speed », et puis c’est le point de départ de l’histoire que je vais raconter. Un moment-clé que je souhaite couvrir sur chaque reportage !

Oui j’ai une anecdote, un peu stressante sur le coup …

Lors d’un de mes derniers reportages, j’ai suivi la famille au marché. Pour être plus « efficaces » sur les courses, les parents ont décidé de se séparer. Le papa est allé faire la queue chez le poissonnier pendant que la maman était aux fruits et légumes avec les 3 enfants. Il y avait beaucoup de monde, il faisait froid. La petite dernière ne voulait plus marcher, la maman avait les bras chargés et a dû porter sa puce qui pleurait. C’était un peu le chaos, surtout lorsque le grand frère de 8 ans s’est perdu… J’ai dû mettre entre parenthèse mon rôle de photographe quelques minutes, et partir à la recherche du petit garçon, que nous avons fini par retrouver. Grand coup de stress, mais tout s’est bien fini heureusement ! Un imprévu dont je me souviendrai longtemps.

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Je m’intéresse au travail de nombreux photographes, mais j’aime particulièrement celui d’Alain Laboile  qui raconte merveilleusement l’enfance libre avec force et poésie. Niki Boon et Kirsten Lewis font aussi partie des photographes de famille que je suis de près.  Et je ne peux pas finir sans évoquer Sally Mann dont j’adore le travail, bien que son œuvre ait souvent été controversée. 

Emmanuelle B – photographe documentaire à Toulouse

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Emmanuelle !

Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Je suis née dans le sud de la France, à Perpignan. C’est ma marraine qui a fait naître ma passion pour la photographie. Je souhaitais être reporter de guerre, photographier des scènes criminelles ou être paparazzi mais j’ai tout aussi apprécié être reporter-photographe sportif puis rédactrice en chef (au grand soulagement de ma maman). En 2005, j’ai mis mes appareils photos au placard (et c’est pas une image) pour monter à Brest et travailler en agence de pub comme maquettiste-graphiste (2e grande passion). C’est au pays du beurre salé que j’ai rencontré mon homme et c’est suite à sa mutation sur la région Toulousaine en 2010 que je me suis remise à la photo. Depuis maintenant 3 ans, j’ai fait du documentaire familial ma spécialité et ne couvre que des petits mariages entres amis.

Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : www.emmanuelle-b.com

Instagram instagram.com/emmanuellebphoto

Facebook www.facebook.com/emmanuellebphoto/

Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

Je pense qu’il a toujours été présent mais que je ne le définissais pas ainsi. Lorsque j’avais des demandes pour des séances familles ou maternité, je précisais que je faisais uniquement du reportage, mais pendant la prise de vue je ne m’affirmais pas assez et le lifestyle prenait le dessus. En 2015, je suis tombée sur le travail de Colie James et de Kirsten Lewis. Je découvrais les termes de « documentary family photographer », « family photojournalism session », « storyteller », « day in the life ». Ce fut l’évidence.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Je n’en fais plus. Désormais, si il y a des sessions de 1h ou 2h demandées, elles sont consacrées à une activité. Qu’importe laquelle et où, du moment que je puisse documenter et non enjoliver.

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

Oui bien qu’ils emploient plus le terme « séance famille » que « lifestyle ». Je précise alors que je fais uniquement du documentaire et explique en détails de quoi il s’agit, les objectifs que j’utilise et du coup ma façon de photographier. J’insiste sur le fait que c’est intimiste mais pas intrusif, que l’idéal ce sont les reportages à la journée et que je ne fais pas de photos posées (une photo de famille est tout de même autorisée). Côté tarifs, je fais bien la différence entre la prise de vue et les supports (numérique ou papier). C’est bien précisé sur le devis et ma plaquette produits.

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

En France, si je devais donner un ordre des priorités, je dirais que le reportage mariage prend la première position en terme d’investissement. Les mariés ont maintenant conscience de la valeur de ces futurs souvenirs. Ensuite, pour les photos familiales, par méconnaissance, puisque pas encore pas assez représenté, le documentaire vient en dernière position. Entre les deux ce sont les séances grossesses et nouveau né, et là encore, j’ai l’impression que celle en studio et le newborn posing sont privilégiés. Sur la région Toulousaine, le lifestyle est vraiment très bien valorisé par de talentueuses photographes et la clientèle connaisseuse est en demande et apprécie le style.

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

C’est encore timide mais d’ici un an, ce sera différent. Votre collectif, déjà, fait parler de cette pratique, et en quelques mois cela à suscité beaucoup de curiosité. De mon côté, j’ai des demandes en privé de photographes qui souhaitent avoir des renseignements. Je suis convaincue du développement de cette pratique d’ici peu… après, s’agira-t-il d’un effet de mode ? Est-ce que l’offre répondra à la demande ? Est-ce que certains seront honnêtes envers eux-mêmes et reconnaîtront s’ils sont fait pour ça ?

Comment tes anciens clients ont-ils reçu cette nouvelle approche (si nouvelle approche) ?

Je ne pense pas qu’ils aient vu la différence sauf que maintenant je montre beaucoup plus de reportage que de photos posées et j’insiste bien sur l’aspect documentaire.

Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

Vous !… A quand un apéro ? :-D

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

Le vrai, le naturel, le brut, l’inconnu ! Chaque minute, chaque heure passée à son lot de surprises, d’inattendu. Il y a aussi cette liberté, parce que dans la majorité des cas, je travaille en pantoufle ou en chaussette ! :-D et puis surtout, tu ne diriges absolument personne.

Quelle est ton approche personnelle ? A quoi es-tu sensible ?

Je suis simple, naturelle et assez spontanée. Je ne porte aucun jugement. Je parle, je m’intéresse au foyer. Si on n’échange pas avec moi, pas de soucis non plus mais si les enfants veulent que je joue avec eux, que je leur tienne la main pour traverser la route, que je les porte, je le fais. Je fais partie intégrante de leur vie pour une journée. Par contre, je suis aussi « capable » de ne pas tenir une porte pour aider le passage de la poussette parce que si je l’avais fait à ce moment là, cela changeait totalement la vérité du quotidien.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Toutes les familles que j’ai pu rencontré à ce jour m’ont accueilli avec beaucoup de sympathie et générosité. Ce n’est pas donné à tout le monde d’ouvrir son foyer, de se laisser photographier dans son quotidien.
Par contre, je me suis remise en question lors de mon dernier reportage de l’année 2017. Une belle matinée du 24 décembre, avec un foyer plein d’enfants, la magie de Noël à l’état pur… et bing, accaparée par toute l’activité de ce joli monde, j’ai manqué un membre de la famille. Je me suis pris une belle claque et une déception immense.

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

Je dirais… ce moment où l’on intègre vraiment la famille. Ce passage où la gène (notamment de la part des adultes… car côté enfants, ça dure 5 min et après hop hop ils vous oublient) disparaît et le naturel reprends le dessus. Après, j’aime bien les petits-déjeuners, les trajets en voiture et l’heure du bain.
Côté anecdote, la toute dernière a été la réaction d’une petite fille qui m’a vu photographier une crise de larme d’un pitchou qui avait été puni : « Pourquoi tu le photographies quand il pleure ? C’est mieux quand il rigole ! »… Comme quoi, la photographie est synonyme de bonheur ! :-D

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Robert Doisneau. C’est LE photographe qui m’a donné envie de faire du reportage et de photographier la vie telle qu’elle est.

Après j’adore les photos intimistes d’Ivan Troyanosky et la bouffée de bonheur de celles de Ricardo Vieira. De temps en temps, je me plonge dans un autre registre, celui des photographes de LensCulture, de l’agence MYOP ou VU.

Pour le documentaire familial, je citerai Renato Dpaula, Jessica Thomason, Félicia Chang, Kirsten Lewis, Casey McCauley.

Johanna King – Photographe documentaire en Irlande

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Johanna !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Bonjour. Je m’appelle Johanna et je suis une photographe française basée à Dublin en Irlande. J’y vis depuis 10 ans. Mon père m’a toujours photographiée quand j’étais enfant. A ce jour, mon album est l’un de mes biens les plus précieux. J’aime particulièrement les photos de moi avec mes parents et mes grands parents, l’appartement dans lequel j’ai grandi avant de déménager en campagne et les photos de vacances. Quand j’ai eu mon premier appareil photo, j’ai commencé en photographiant mes amis, ma famille et mes chats :). J’ai pensé en faire un métier après le lycée mais il n’y avait qu’une ou deux écoles de photo en France, alors j’ai fais Web Designer plutôt. Ce n’est qu’en 2013, à 30 ans, que j’ai enfin crée mon entreprise en photographie. Même si j’aurais aimé le faire plus tôt, je sais bien qu’il y a un temps pour tout.

Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : SITE
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Hi Johanna !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are today

Hi, my name is Johanna and I am a french photographer based in Dublin, Ireland. I’ve been living here for nearly 10 years. My father always took photographs when I was a child and to this day, my photo albums are one of my most precious belonging. I particularly love the photographs of myself and my parents & grandparents, the apartment I grew up in before moving to the countryside as well as the holiday photos. When I got my first camera I started by photographing my friends, my family and my cats :) I thought of making it a career at the end of high school but I think there were only 1 or 2 photography schools in the whole of France, so I studied to be a web designer instead. It’s only in 2013, at 30 years old that I finally set up my own photography business and although I wish I did it earlier, I know there is a time for everything.

You can find my work here : SITE
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Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

Trouver sa voie et son style et tant que photographe prend beaucoup de temps. J’ai su tout de suite que le studio n’était pas pour moi, j’ai donc commencé en photographiant mes clients chez eux ou en extérieur dans un style lifestyle. Mais je n’étais pas à l’aise avec le côté posé, et je pouvais sentir que mes clients ne l’étaient pas non plus parfois. Mes meilleures photos étaient toujours prises dans les moments d’entre deux quand ils ne faisaient pas attention à moi. J’adorais capter les vrais moments, les expressions, les connexions. A ce stade, j’imagine que j’étais déjà entre le lifestyle et le documentaire mais je ne savais même pas que le documentaire existait.

C’est seulement lorsque je suis tombée sur le site “Fearless and Framed” que j’ai eu une révélation. J’ai découvert un monde nouveaux : j’ai lu, regardé, échangé, appris !

J’ai alors commencé à photographier ma famille dans un style plus documentaire. J’ai regardé la formation de Kristen Lewis sur Creative Live : “photojournalisme à la maison”. J’ai fais de la publicité pour faire quelques essais entièrement documentaire et j’ai adoré (et j’adore toujours). Le retour de mes clients étaient vraiment bon : cela semblait naturel pour eux, is étaient détendus et disaient même que ça ne ressemblait pas à une séance photo.

Je me suis mise à regarder les photos que j’avais prises de la première année de ma fille, et j’ai remarqué que celle qui me touchaient le plus étaient celles qui captaient nos sentiments. j’aimerais tellement retourner photographier ces premières semaines différemment !

How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?

It takes a while to find your voice and style as a photographer. I knew from the start that studio photography wasn’t for me so I started as a lifestyle photographer and photographed clients in their home or outdoor. I was still not comfortable with posing and I could sense that it felt awkward to some of them. My best photos were always taken during the « in-between » moments when I caught them unaware. I loved to capture the true moments/expressions/connections. I guess at this stage I was already in between lifestyle & documentary, but I didn’t even know that « documentary family photography » was even a thing.

It’s only when I stumbled upon the Fearless & Framed website that I had a revelation. I discovered a whole new world and read, watched, exchanged and learnt.

I started photographing my family in a more documentary way. I watched Kirsten Lewis « Photojournalism in the home » course on Creative Live, I advertised a few model calls for 100% documentary sessions and loved it (and still do). My clients feedback was really good: it felt right to them too. They were relaxed and even said it didn’t feel like a photo session.

I also started looking at the photographs I took of my daughter during her first year and realised that those I connected the most with were the ones capturing the feeling of our lives. I wish I could go back and photograph the first few weeks differently.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Plus maintenant. Lorsque les clients le demandent, je fais 15 minutes de photos lifestyle en fin de séance.
Lors des séances d’une heure, nous planifions une activité qui donnera de bonnes images de type documentaire. Je crois que Kristen Lewis les qualifie : “des sessions documentaires dirigées par le photographe”.

Do you also work as a lifestyle photographer ?

Not anymore. If my clients request it, I can do more posed lifestyle photographs for 15 minutes at the end of the session.

For 1h sessions, we might plan an activity that will make for great documentary photos. I think Kirsten Lewis described them as « Photographer directed documentary sessions ».

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

Ici, à Dublin, les gens ne connaissent pas forcément ces différents style de photographie. Plutôt qu’un style particulier, ils recherchent un photographe de maternité, de nouveaux né ou de famille. Les clients qui sont attirés par mon travail recherchent plutôt des photos naturelles et spontanées. Ils n’aiment pas poser, ils n’aiment pas les photos en studio, et ils veulent quelqu’un qui va se déplacer chez eux ou sur leur lieu de balade préféré.
Même s’ils ont déjà embauché un professionnel par le passé, ils n’ont pas d’attentes particulières. Mais j’explique toujours avant que je guiderai très peu voire pas du tout ! Je me concentre sur le résultat plutôt que sur sur les termes lifestyle ou documentaire. Je leur parle d’images qui vont capter leurs personnalités et leurs vies à un moment donné. Je leur dis que tout ce qu’ils ont à faire c’est d’être eux même et d’agir comme ils le font habituellement.
Au début de la séance, je leur rappelle qu’ils ne doivent pas agir différemment pour moi. Ca prend parfois du temps pour que le enfants les plus âgés arrêtent de poser, mais on y arrive toujours !

Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?

Here, in Dublin, people are not necessarily aware of those different styles of photography. Rather than looking for a particular style, they will look for a newborn/maternity/family photographer. The clients attracted to my style are people looking for « candid/natural » photos. They don’t like posing, they don’t like studio photos and they want someone to come into their homes or follow them to their favourite outdoor location.

Unless they’ve hired a professional photographer for their family before, they don’t have expectations, but I always explain beforehand that there will be very little direction during the session if none at all. I focus on the results rather than words such as « lifestyle » or « documentary ». I talk about images capturing their personality, their lives at this moment in time. I tell them all they have to do is being themselves and interact the way they would usually do.

At the start of the session I remind them that they don’t need to act differently for me. It might take a while for older children to get used to no posing, but we always get there!

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

je pense que le marché est divisé entre les photographes de studio et les photographes lifestyle.A priori, le marché pour le studio est toujours très important pour les nouveaux nés, les enfants et les photos de diplomés. D’ailleurs je pense que pour la plupart des gens (je peux me tromper) c’est exactement ce à quoi ils pensent lorsqu’on parle de photographe professionnel. Cependant, comme la photographie de mariage a beaucoup évolué dans ce pays, les gens commencent à réaliser qu’ils peuvent avoir ce type d’images naturelles pour leurs familles également. Mais ce n’est pas aussi important qu’aux Etats Unis, ou même qu’en France.

In your country, what is the economical context for family photography ?

I think the market is divided between studio family photographers and lifestyle family photographers. It seems like studio photography is still big for newborns, children, communions, and graduations photographs. I think that for most people (I might be wrong!) that’s what they think about when they hear « professional photographer ». But just like wedding photography has evolved a lot in this country, people have started to realise that they can get the same candid style for their families too. It is definitely not as big as in the States or even France.

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

Non.

Is documentary family photography well developed in your country?

No.

Comment tes anciens clients ont il reçu cette nouvelle approche (si nouvelle approche) ?

Ils sont un peu curieux au début mais vraiment impressionnés à la fin. Si peu d’efforts et de stress pour de belles images vraies. Je parle peu de côté documentaire, ça se passe simplement comme ça.

If documentary is new for you, how did your clients received it ?

They might be a little curious at first but really amazed at the end of it: so little efforts and stress and beautiful honest photos at the end of the process. I don’t talk so much about the documentary side of things anyway, it just happens that way.


Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

Je crois qu’il y a 2 photographes à Dublin qui se revendiquent comme photographe documentaire de famille. Moi inclu. Nous faisons tous les 2 parti du groupe Facebook de Fearless and Framed et nous sommes en contact mais nous ne nous sommes pas encore rencontrés. Ce groupe est une communauté internationale vraiment sympa, je l’apprécie vraiment.

En dehors de la photographie documentaire, j’ai pris contact avec quelques photographes de famille. C’est toujours très sympathique de se rencontrer autour d’un café et de discuter de nos photos, de nos familles, du fait de bosser chez soi etc.


Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?

I think there are two photographers in Dublin that clearly advertise themselves as « documentary family photographers ». Me included. We are both part of the Fearless & Framed Facebook Group and we’ve been in contact but have yet to meet up. This Facebook Group is a great international community. I really like it.

But outside of documentary family photography, I have made contact with a few other family photographers and it’s always very nice to meet for a coffee and chat about photography, our families, working from home etc.

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

J’aime que ça ait du sens. Lorsque je vois la réaction de mes clients à la découverte de leurs images (les projections sont parfaites pour ça) je me dis que j’ai pris part à quelque chose qui me dépasse ! Conserver des souvenirs de choses qui n’arrivent qu’une fois dans une vie ou de petits souvenirs du quotidien est vraiment gratifiant.
Je sais que ces images auront de plus en plus de valeur au fils des années.

Au delà des résultats, ce que j’aime au sujet de la photo documentaire c’est l’absence de poses. Je peux être moi même pendant les séances, interagir avec les clients, rires avec les enfants sans me sentir gênée. Je n’ai pas vraiment l’impression de travailler en réalisant un reportage !

What do you like in documentary family photography ?

It’s meaningful. When I see my clients reactions when they see their photographs for the first time (in-person viewings are brilliant for that) I just feel like like I’ve been a part of something « bigger » than me. Preserving once-in-a-lifetime memories or small little things of the everyday is very rewarding.
I know that those photographs will only become more valuable as years go by.

Besides the results, what I love most about documentary photography is the lack of posing. I can be myself during the sessions, interact with my clients, laugh with the children, without feeling awkward. Doing a session certainly doesn’t feel like work !

Quelle est ton approche personnelle ? A quoi es-tu sensible ?

Je suis particulièrement attirée par les liens, les sourires et les moments calmes. Je ne peux pas m’empêcher de vouloir photographier la joie et l’amour. Evidemment, la vie n’est pas faite à 100% de moments heureux mais ce sont ceux que je veux conserver pour mes familles. Les moments drôles aussi !
Je veux aussi faire des photos des enfants avec leurs grand-parents. Si ces images sont aussi importantes pour moi, elles le sont forcément pour d’autres.

What is your personal approach? What are you sensitive to ?

I am particularly drawn to connections, smiles and quiet moments. I can’t help but want to capture happiness and love. Obviously, life is not made of 100% of happy moments, but they are the ones I want to preserve for my families. The funny ones too!

I also want to create photographs of grandparents & grandchildren together. If those photographs are that precious to me, they will be for others.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Ce n’est pas vraiment un problème, mais il y a parfois d’autres membres de la famille qui se rajoutent à la séance et qui n’ont pas pris part aux explications du départ. Leurs attentes peuvent être différentes, ou ils peuvent demander des photos posés ou regarder l’appareil. Il est alors important de leur expliquer le plus tôt possible pour éviter les déceptions. Certains enfants ont l’habitude de dire “cheese” devant un appareil photo, cela prendra un peu plus de temps pour eux pour se sentir à l’aise et d’agir naturellement. Ils vous disent de ne pas prendre de photos quand ils vous regardent :).

Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?

Not an issue as such, but sometimes there will be extra family members during the session who have not been a part of the communication process from the start. Their expectations can be very different and they might ask for specific posed photographs or look at the camera. It is important to include them as early as possible and have a casual chat again at the start of the session to avoid disappointments. Some children are used to « say cheese » at the camera, so it might take a little longer for them to relax and interact naturally. They say not to take a photo when they look at you :)

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

La préparation des repas et les repas sont super quand toute la famille y prend part. Les petits adorent aider à mettre la table et faire les choses tout seuls. J’aime aussi les activités comme les travaux manuels, la fabrication d’un gateau ou le jardinage, qui peuvent être partagés avec un adulte.

Un de mes moments préférés a eu lieu lors d’un reportage il y a peu : une grand-mère et sa petite fille de 4 ans sont montées jouer au coiffeur. Elles ont toujours ce même rituel : la petite fille s’assoie devant la commode, et la grand-mère, qui était réellement coiffeuse, lui demande d’une façon très professionnelle : “qu’aimeriez vous aujourd’hui madame ?” Avant de la coiffer et de lui tresser les cheveux d’une façon élaborée.
C’est difficile à expliquer, mais cela résume parfaitement la raison pour laquelle je fais ce métier. Ce jeux fait parti de leur relation. Même si la petite fille l’adore, elle ne se rend pas compte encore à quel point c’est important pour elle. Lorsque ce sera le cas, elle aura les photographies !
Pendant le même reportage, la petite fille a aussi aidé son grand père a préparer le repas du dimanche, un rituel entre eux. Lorsque nous avions parlé de ces rituels avec sa mère quelques semaines auparavant, j’avais trop hate de faire ce reportage !

Which is your favorite moment in a DITL session ? Any particular story that happened during a session you’d like to share?

Meal preparations and meals are great when the whole family is a part of it. Little ones love helping set the table and do everything themselves. I also like activities such as crafts, baking and gardening, which can be shared with an adult.

One of my favourite moment in a recent session was when both the grandmother and the granddaughter (4-year-old) went upstairs to play « hairdresser ». They always follow the same ritual: the little girl sits in front of the dresser and the grandmother, who used to be a hairdresser, ask her in a professional voice « What would you like today madam? » before brushing and plaiting her hair in an intricate way.

It is hard to explain but to me, it sums up why I do what I do. This game is a part of their relationship. Although she loves it, this little girl doesn’t realise how important it is to her. When she does, she will have the photographs.

During the same session, the very same little girl helped her grandad preparing Sunday dinner, a ritual between them. When we discussed those rituals with her mother a few weeks before, I couldn’t wait to do the session !

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Kristen Lewis, Jenna Christina, Steacey Ilyse… et pleins d’autres photographes du groupe Fearless and Framed. L’inspiration vient de mes clients, et chaque famille est si différente qu’il m’est impossible de me répéter.

Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?

Kirsten Lewis, Jenna Christina, Steacey Ilyse… and many other photographers from the Fearless & Framed Facebook group. Inspiration itself comes from my clients and every family is so different it’s impossible to repeat myself.

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Tova Friedman – Photographe documentaire à New York

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Tova !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Mon nom est Tova Friedman et je suis photographe documentaire à New York. Dès la fin du collège, je racontais à tout le monde que je voulais faire des études de droit. J’avais comme ambition secrète d’être une avocate célèbre ou un juge à la TV. Mais ce que personne ne m’a alors dit, c’est que pour cela, je devais accomplir le travail des avocats … ce que j’ai découvert pendant mes études de droit et j’ai détesté ! Après avoir passé l’examen du Barreau, j’étais vraiment mal. J’étais jeune, toute ma carrière devant moi et pourtant je me sentais coincée quand je pensais à mon avenir. J’ai toujours aimé la photographie mais je l’avais jusqu’à présent toujours regardé comme quelque chose de très académique et pas du tout créatif. Après avoir emprunté à ma sœur son appareil photo et regardé quelques cours sur Creative Live, j’ai décidé, comme une sorte de gros caprice, de faire de la photographie ma carrière au lieu de la loi. Pendant longtemps, j’ai vécu cela comme un échec et j’étais vraiment gênée de parler de ce changement radical. Mais je ne pourrais pas me sentir plus heureuse aujourd’hui. J’ai entièrement redéfini mes objectifs, et cette décision a entièrement changé le cours de ma vie, ma façon d’interagir avec les gens et ma façon de voir le monde.
Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : www.tovafriedman.com/
Instagram www.instagram.com/tovafriedmanphoto/
Facebook www.facebook.com/TovaFriedmanPhotography/

Hi Tova !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are today

My name is Tova Friedman and I’m a documentary photographer from NYC. From the time I was in 9th grade, I was telling people that I wanted to go to law school. I had secret ambitions to become a high-powered attorney or TV judge—but what they didn’t tell me was, that I’d actually have to do attorneys’ work…which I discovered during law school, I HATED. After I passed the Bar exam, I was in a really difficult place. I was young with my entire career ahead of me, but I felt stuck when I though about what I would do with the rest of my life. I’ve always loved photography, but had up until then considered myself wholly academic, and not at all creative. After borrowing my sister’s camera and watching a few Creative Live classes, I decided on a happy whim that I could make photography my career instead of law. For a good while, I felt like a failure and I was too embarrassed to tell people about this massive shift, but I couldn’t be happier today with that decision. I’ve redefined my goals entirely, and this decision has entirely changed the course of my life, the way I interact with people, and the way I see the world.
You can find my work here: www.tovafriedman.com/
Instagram www.instagram.com/tovafriedmanphoto/
Facebook www.facebook.com/TovaFriedmanPhotography/

Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

J’y suis venue d’une manière assez indirecte … Quand j’étais étudiante en droit, je menais une petite affaire de vente de chapeaux vintage sur Etsy. Pour bien vendre, la règle était d’avoir d’excellentes photos des produits mais je n’avais pas la moindre idée de la façon de réaliser de bonnes images professionnelles. Un amie de mon beau-frère (à qui je voue une reconnaissance éternelle) m’a prêté un set-up de base de studio. Il m’a aussi invité à rejoindre un groupe facebook de photographes qui ont répondu à toutes mes questions stupides de débutant quand je cherchais à comprendre la lumière continue. C’est ce groupe qui m’a amené à la photographie documentaire de famille. Zalmy Berkowitz était membre du groupe et postait régulièrement des photos de ses enfants. J’étais totalement hypnotisée par la manière évocatrice dont il capturait l’enfance mais il m’a fallu un moment avant de comprendre cette approche. J’admirais le travail de Zalmy mais sans encore en tirer la conclusion que c’est quelque chose que je pouvais faire pas seulement avec ma propre famille mais aussi avec mes clients.

Dès que j’ai commencé mon activité de photographe, j’étais persuadée que je devais proposer des sessions posées. J’ai construit un petit portfolio avec des images posées et lifestyle et j’ai commencé à avoir des clients. Pendant tout ce temps, je ne me suis jamais sentie heureuse dans mon travail. J’étais constamment inquiète de savoir si j’aurais les images parfaites qui rendraient mes clients heureux et tous les moments étaient fabriqués. Seuls des éléments extérieurs rendaient les photos spéciales (la gentillesse de mes clients, la belle lumière du jour, la beauté du lieu) mais je me disais que les gens sont tellement plus profonds que ça. Puis, j’ai commencé à encourager les familles à organiser des activités pendant leur session d’une heure. Et alors mon travail a commencé à prendre un virage vers le documentaire. Après six mois de lutte pour mettre plus de mes tripes dans mon activité, j’ai découvert le travail de Kirsten Lewis et comment je pourrais capturer la vie de manière plus authentique pour mes clients. J’ai réalisé que le documentaire était ce qui me parlait au cœur et que c’est ce que j’allais faire.

How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?

I actually came across it in a pretty roundabout way… When I was in law school, I had a small side business selling vintage hats on Etsy.com. To run a great shop, the rule was, you needed great pictures— and I didn’t know the first thing about taking good professional-looking pictures. A friend of my brother-in-law’s— to whom I’m eternally grateful— lent me a basic studio setup, after my sister told him what I was up to. He also invited me to a small catch-all Facebook group full of helpful photographers who answered all of my silly beginner questions, while I learned my way around my borrowed constant lights. It was that group that led me documentary family photography; Zalmy Berkowitz was also a group member, and he frequently posted photos of his own kids. I was totally mesmerized by the evocative way that he captured childhood, but it was a while before I understood what the approach was. At the time, I admired what I saw in Zalmy’s work, but I didn’t connect the dots that this is not only something I was able to do for my own family, but something I could offer to clients too.

Once I started my photography business, I was convinced that I needed to offer posed sessions. I built a small portfolio of posed/lifestyle images, and began taking on paid clients. During that time, I never felt happy with my work—I constantly felt angsty about whether I’d get perfect images to make my clients happy, and all the moments felt manufactured. There was nothing that made the photos special other than the external factors— how pretty my clients were, how nice the light was on that day, and how beautiful their chosen location was—but I felt that people are so much deeper than that. Once that clicked, I started encouraging families to bring activities to do for their one hour sessions, so my work started to take on more of a documentary ‘feel.’ After six months of struggling to have my heart in my business, I discovered Kirsten Lewis’ work, and how I could capture life more authentically for my clients. I realized that documentary is what my heart wants, and that is what I will do.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Je ne propose que du documentaire, tout le temps. Je me suis engagée à ne faire que des photos qui représentent des souvenirs réels. Je photographie la vie de famille, les familles sur leur lieu de vacances, les naissances et je fais aussi de la photo scolaire et corporate.

Do you also work as a lifestyle photographer ?

I don’t offer anything other than documentary work— it’s all documentary, all the time. I’m committed to having my photos represent actual memories. I photograph family life, family vacations, births, and for local schools and businesses.

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

Mes clients voient absolument la différence. Immédiatement après le passage au documentaire, j’ai remarqué que tout à coup, les gens ont commencé à me contacter, pour moi et plus seulement parce que j’ai été recommandée par un ami et que je m’inscrivais dans leur budget. Je commence à recevoir des mails merveilleux de la part de clients potentiels qui me disent qu’ils reconnaissent que cette étape de leur vie est éphémère et qu’ils veulent la conserver de cette façon. Ils ont tout compris.

Bien que mes clients comprennent bien à quel point les images documentaires sont différentes, je continue à les éduquer sur la manière dont je vais obtenir ce type de photos pour eux, afin qu’ils sachent à quoi s’attendre. Je fais bien savoir aux clients que je ne demande aucune pose et que je ne les dirigerai jamais pour obtenir une image. C’est juste eux vivant leur vie, purement et simplement.

Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?

My clients definitely see a difference. Immediately after switching to documentary work, I remember noticing that suddenly people started contacting me, for ME— and not just inquiring with me because I was recommended by a friend and happened to fit within their budget. I tend to get very wonderful emails from prospective clients, telling me that they recognize that this stage in their life is fleeting, and they want to preserve it in some way. They just get it.

Although my clients can see how documentary pictures look different, I still choose to educate them on the process of HOW I’ll get those kind of photos for them, so they know what to expect. I let clients know that I don’t do any posing, and will never direct them to get a shot. It’s just them living life— plain and simple.

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

Je ne peux pas parler du contexte économique des Etats-Unis car New York et ses environs sont une sorte de bulle autonome. Mais dans cette partie du pays, les gens connaissent la valeur des photos  de familles professionnelles. Ils savent que les photos comme celles-ci prennent de la valeur au fil du temps. Plus le temps passe depuis leur session, plus mes clients sont heureux de les avoir.

In your country, what is the economical context for family photography ?

I can’t speak to the economical context of US— NYC and the surrounding areas are a bit of a self-contained bubble— but in this part of the country, people generally appreciate the value of having professional family photos taken. They understand that photos like these appreciate in value over time. The more time has passed from their session, the happier my clients generally are, for having taken them.

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

Au cours des dernières années, la photographie documentaire de famille est devenue une approche beaucoup plus populaire aux États-Unis. C’est vraiment une très belle chose que tant de personnes souhaitent conserver comme souvenirs des moments réels, comme une porte d’entrée à leur mémoire.

Is documentary family photography well developed in your country?

Over the past few years, documentary family photography has become much more popular in the US as an approach to photography. It’s truly a beautiful thing that there are so many people who’d like to preserve their memories as actual moments that happened, and as a gateway to their memories.

Comment tes anciens clients ont il reçu cette nouvelle approche (si nouvelle approche) ?

Lorsque j’ai commencé à faire des séances documentaires, je n’ai entendu que le son des criquets pendant des mois … Comme nous sommes tous plutôt habitués à des portraits posés et non à de la photographie de famille basée sur de vrais moments, personne ne comprenait.

Après six mois passés à montrer du documentaire, les choses ont commencé à changer. Mes photos résonnaient avec les gens, et il y a eu une sorte de révélation qu’il y avait une alternative à la photographie de famille qu’ils n’avaient jamais envisagée auparavant. Depuis lors, mon travail documentaire a été très bien reçu.

If documentary is new for you, how did your clients received it ?

When I first started doing documentary sessions, I heard crickets for months— I think that because we were mostly brought up with mall portraits, and not moment-based family photography, people didn’t understand it.

After six months of showing documentary work, things started to shift. My photos were resonating with people, and there was some sort of realization that there was an alternative to family photography that they had never considered before. Since then, my documentary work has been received very well!


Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

Pour autant que je sache, je suis la seule photographe de famille documentaire à Manhattan, et pendant longtemps j’étais la seule dans tout New York. Certains nouveaux photographes ont commencé à adopter cette approche ces derniers mois, mais ma propre communauté est toujours en ligne. Je fais partie d’un petit groupe Facebook avec 11 autres photographes documentaires, du monde entier et de tous horizons. Nous nous rencontrons chaque semaine par chat vidéo et nous discutons de sujets divers (business, projets, inspirations et nos vies). Parfois, nous parlons juste pour se défouler et d’autres fois, pour obtenir un soutien pratique. Bien que je n’ai rencontré qu’une poignée d’entre elles, je considère ces femmes comme mes sœurs pour la place qu’elles ont dans mon cœur. Ce groupe est l’incarnation de l’idée que la «communauté prévaut sur la concurrence».


Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?

As far as I know, I’m the only documentary family photographer in Manhattan, and for a long while, I was the only one in the entire NYC. Some new photographers have started adopting this approach in recent months, but my own community is still mostly online. I am a part of a small Facebook group with 11 other documentary photographers, from all around the world and from all walks of life. We meet weekly via video chat and discuss topics in business, our hopes, aspirations, and our lives. Sometimes we just chat to vent, and other times, we chat to get practical support. Although I’ve only met a handful of them in person, I consider these ladies to be my sisters, for the place they have in my heart. This group is the embodiment of the idea of ‘community over competition.’

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

J’aime que cela aide les gens à voir qu’il y a tellement de façons d’être un bon parent, et  qu’il n’y a pas un seul moyen d’être une famille. Parce que je vois mes clients vivre à travers un objectif, je peux analyser ce qui les rend spéciaux, qu’il s’agisse de couper un bonbon en 3 pièces pour que tous leurs enfants puissent partager ou qu’ils soient fiers de laisser leurs enfants se déguiser un jour ordinaire et défiler dans les rues de Manhattan habillé en Batgirl-Wonder Woman. Mon admiration et mon respect prennent toujours de l’ampleur lorsque les parents découvrent les photos. Ils sont toujours morts de rire devant le joyeux bazar et prennent aussi du recul et réalisent tout le travail qu’ils accomplissent pour élever leurs enfants.

J’aime aussi que les parents puissent voir les choses auxquelles ils n’ont pas accès, en particulier lorsqu’ils doivent se répartir entre plusieurs enfants. Avoir la possibilité de voir leur journée sous une perspective différente insuffle souvent un nouvel élan à leur dynamique familiale.

What do you like in documentary family photography ?

I love that it helps people to see that there are so many ways to be a good parent, and there’s no single right way to be a family. Because I view my clients lives with an objective lens, I can always parse out what makes them special— whether it’s that they cut a candy bar into 3 pieces for all of their kids to share, or whether they’re proud to let their kids dress up on an ordinary day, and parade through the streets of Manhattan dressed like a Batgirl-Wonder Woman hybrid. My admiration and respect always takes on new life when the parents see their photos— they always crack up from the silliness, and take a deep breath and realize how much hard work they put into raising their kids.

I also love that it enables parents to see the things that they aren’t normally afforded the ability to, especially when they need to split their time between a few kids. Being able to see their day from a different perspective often breathes new life into their family dynamics.

 

Quelle est ton approche personnelle ?A quoi es-tu sensible ?

J’ai tendance à discuter beaucoup avec mes clients pendant que je les photographie. J’aime apprendre à mieux les connaître et devenir amie avec eux. Un grand signe de succès pour moi, c’est d’échanger des mails, des textos et même d’aller prendre un café après une session, au-delà de notre relation professionnelle. À la fin de la journée, l’accès à la vie de mes clients m’aide à faire des images qui ont davantage de sens pour eux. Mais connaître mes clients y compris à un niveau plus personnel est très enrichissant pour moi à tous les niveaux.

Pendant que je photographie, je suis aussi très à l’écoute des relations parents-enfants. J’ai envie de capturer beaucoup de petits gestes, d’échanges de regards et l’affection entre les parents et les enfants, car cela révèle tout le travail acharné et l’amour que les parents donnent chaque jour. Une réaction fréquente que je reçois est: « Whaou, il s’est passé tout ça en une journée?  » Les photos aident toujours les parents à prendre du recul et à se sentir appréciés dans ce qui pourrait être considéré comme un travail assez ingrat. Les images leur permettent de savoir qu’ils font un travail formidable, en étant simplement là et en aimant leurs enfants.

What is your personal approach? What are you sensitive to ?

I tend to chat a LOT with my clients while I am photographing. I love getting to know my them better, and I love becoming friends with them. A great success to me, is being able to exchange emails, texts, and even go for coffee after a session, beyond the scope of our professional relationship. At the end of the day, access to my clients’ lives helps me make more meaningful pictures for them, but getting to know who my clients are and appreciate them on a more personal level has been so enriching to me on every level.

While I’m shooting, I’m also very attuned to parent-child relationships. I crave to capture lots of little gestures, glances, and affection between parents and kids, because it’s indicative of all the hard work and love that parents put into each and every day. A frequent reaction that I get is, “Whoa. All THAT happened in one day?!” The photos always help parents take a step back and feel appreciated in what could be deemed as a pretty thankless job. The pictures let them know that they’re doing an awesome job, by just being there and loving their kids.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Une fois, j’ai photographié une famille avec un chien qui est devenu très agressif envers moi. Le chien m’a mordu la main très fort pendant que je photographiais, mais heureusement sans gravité. J’ai continué à m’investir autant et sans rien dire à la famille parce que je ne voulais pas que leurs souvenirs soient entachés par ce qui venait d’arriver. À la fin de la journée, je veux que les souvenirs de mes clients soient les leurs, afin qu’ils puissent regarder en arrière et se souvenir de leurs propres vies, comme si je n’étais pas là. Presque tout le monde à New York a un chien et, heureusement, je n’ai pas eu d’autres problèmes pendant toutes ces années ! Mes clients sont les meilleures personnes de NYC, et j’adore chacun d’eux !

Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?

I once photographed a family with a dog who became very aggressive towards me. The dog bit my hand really hard while I was shooting, but thankfully didn’t break skin. I kept on ploughing on and I never told the family I was working with, because I didn’t want their memories to be tainted by what happened to the photographer during their shoot. At the end of the day, I want my clients’ memories to be their own, so they could look back and remember their own lives, as if I wasn’t even there. Almost everyone in NYC has a dog, and luckily I haven’t had any other issues in all the years I’ve been doing this! My clients are the best people in NYC, and I love each and every one of them!

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

Il n’y a pas de moments favoris dans une session de reportage, car chaque famille est tellement différente. Je m’attends toujours à l’inattendu. Mes familles me surprennent toujours par leur manière innovante d’élever leurs enfants, de passer leur temps ensemble. Les moments que j’aime le plus dépendent généralement de ce qui rend chaque famille ou personne unique.

Pour les familles avec des enfants plus jeunes, beaucoup d’excellents moments se produisent habituellement vers l’heure du coucher. Les enfants exténués et grincheux sont toujours très drôles, et j’aime aussi les moments tendres et plus intimes. Personnellement, mettre mon fils au lit est mon moment préféré de la journée. Il finit le dîner, se met en colère quand j’éteins la télé. Puis on se fait des papouilles, on chante une chanson, et puis il va se coucher, tout seul (je dois habituellement le remettre au lit 2 ou 3 fois jusqu’à ce qu’il y reste … on ne peut pas tout avoir !). C’est épuisant mais aussi gratifiant (comme si je pouvais conquérir le monde !). Je pense que mes propres sentiments ont un impact fort sur la façon dont j’aime passer ce moment avec d’autres familles.

Which is your favorite moment in a DITL session ? Any particular story that happened during a session you’d like to share?

There are no blanket favorite moments for me in a Day in the Life session, because every family is so different. I’ve basically come to expect the unexpected. My families always surprise me with the innovative ways that they parent, hang out, and spend their time together. The moments that I love most, usually hinge on what makes each family or person unique.

For families with younger kids, a lot of great moments usually happen around bedtime. Cranky, overtired kids are always hilarious, and I love the tender and more intimate parenting moments that come up as well. Personally, putting my own son to bed is my favorite part of the day; He finishes dinner, he tantrums after I turn off the TV, we cuddle, sing a song, and then he climbs into bed, willingly, on his own. (I then usually have to put him back to bed 2 or 3 more times until he actually stays there…but you can’t have it all.). It’s exhausting, but also so rewarding (Like I can conquer the world!)— and I think that my own feelings greatly impact how much I enjoy spending this time of day with other families.

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Il y a une poignée d’artistes qui se distinguent vraiment selon moi et je ne peux m’empêcher de me perdre dans leur travail. J’adore les photos d’Allison Davila et Amitai Halberstam pour leur minimalimsme et leur utilisation des formes. Les images graphiques de Raquel Chicheri m’inspirent toujours, et Aaron Berger a un œil incroyable pour capturer NY (avec qui j’ai une relation amour-haine, mais lui, y voit plus d’amour que de haine :)). Et je ne peux pas oublier Martin Parr pour son sens de l’humour si fort, c’est quelque chose qui m’inspire vraiment ! Ma plus grande source d’inspiration, c’est mon fils, qui évolue toujours et m’ouvre les yeux à de nouvelles choses. Il est finalement le carburant qui me maintient et ma plus grande motivation pour documenter la vie telle qu’elle est.

Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?

There are a handful of artists whose voices really stand out for me, and I can’t help but get lost in their work. I love both Allison Davila’s and Amitai Halberstam’s photos for their clean minimalist frames and their use of shape. Raquel Chicheri’s strong graphic images always inspire me, and Aaron Berger has an amazing eye for capturing NYC (which I have a love-hate relationship with, but he makes it more love than hate :)). And I can’t forget Martin Parr, whose sense of humor comes across so strongly—something I can only aspire to! My biggest source of inspiration though, is my son, who is always changing and opening my eyes to new things. He is ultimately the fuel that keeps me going, and my biggest motivation for documenting life as it is.

Sandra Stokmans – Photographe documentaire au Pays Bas

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Sandra !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Je m’appelle Sandra, photographe documentaire et photographe corporate aux Pays-Bas. Je suis née à Utrecht.

L’année de ma naissance, ma famille et moi avons déménagé au Pérou pour le travail de mon père. Les 15 premières années de ma vie, nous avons vécu à l’étranger, au Pérou, en Indonésie, au Bangladesh, en Angleterre, brièvement en Hollande, puis de nouveau au Pérou. Ensuite, nous sommes retournés aux Pays-Bas afin que mes frères et moi puissions terminer nos études.

J’ai toujours été fascinée par mon père et son appareil photo. Il faisait de si belles photos. Dans tous les pays où nous avons vécu, les personnages les plus colorés, les paysages et les villes ont été photographiés par mon père. En conséquence, je pense que j’ai développé une curiosité, un émerveillement et une admiration pour la manière dont les gens vivent. Quand j’ai eu dix-huit ans, j’ai économisé assez d’argent pour m’acheter mon premier appareil photo! J’ai commencé à shooter et je n’ai jamais arrêté.

Après l’école et mes études pour devenir professeur d’espagnol, ça n’a pas été facile de trouver un emploi. C’était l’époque de l’émergence de l’informatique et j’ai tenté ma chance. Lors d’un de mes premiers entretiens, j’ai été embauchée en moins de 2 semaines en tant que chef de projet informatique. C’est le métier que j’ai fait pendant 18 ans.

Il y a quelques années, après une période de travail très tumultueuse, je suis devenue la cause indirecte d’un drame familial. Cela m’a vraiment beaucoup touchée. Il m’a fallu un certain temps avant de retrouver mon bonheur intérieur, et profiter vraiment de mes trois petits amours et enfin, avec le temps, de retrouver mon amour pour la photographie. A cause de ce qui s’est passé, je suis devenue très consciente de ces moments précieux que j’ai aujourd’hui, avec mes enfants et mon homme, ma famille et mes amis.

Souvent, il se passe des choses à table et je me retrouve à penser « oh, j’aimerais que cela puisse être capturé ». Jouer à un jeu avec les enfants, une bonne conversation avec ma mère, une promenade avec mon fils, mais aussi, ça ne vous paraîtra pas étrange à vous ;) les cris, ou la rage et les moments de réconfort qui suivent. Des images qui signifient quelque chose. Des images qui provoquent une émotion. Ces images que chériront mes enfants et, à leur tour, leurs enfants, enfin, je l’espère.
Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : www.sandrastokmans.nl/
Instagram www.instagram.com/sandrastokmansfotografie/
Facebook www.facebook.com/SandraStokmansFotografie
YouTube : www.youtube.com/user/SandraStokmans
Flickr : www.flickr.com/photos/sandrastokmansfotografie/albums

Hi Sandra !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are today

I am Sandra, a documentary family photographer and business photographer from the Netherlands. I was born in Utrecht, the Netherlands. In my first year we moved to Peru for my father’s work. The first 15 years of my live we lived abroad in Peru, Indonesia, Bangladesh, England, briefly in Holland, and then Peru again. Then we went back to the Netherlands so that we my brothers and I could finish our school. I have always been fascinated with my father and his camera. He could make most beautiful photos. In every country we lived, the most colorful characters, landscapes and cities were portrayed by my dad. As a result, I think I developed a curiosity, wonder and admiration for how people live. When I was eighteenth I had saved enough money to buy my first camera! I started shooting and never stopped.

After my studies and my post degree to be a Spanish teacher, it was not easy to find a job. The IT was coming up and when I went on one of my first interviews to an IT company I landed the job within 2 weeks as project manager. I worked as such for about 18 years.

A few years ago after a very tumultuous working time, I became an indirect part of a family drama. That really impacted me in a big way. It took a while before I found my inner happiness again, really enjoying my three loved ones, and in the long run my love for photography. Because of what happened, I became very much aware of those precious moments I have today, with my children and my man, my family and my friends.

Often I have moments at the table when I find myself thinking ‘oh I wish this could be captured’. Playing a game with the kids, a good conversation with my mother, a walk with my son, but also, it does;t sound crazy to you guys ;) but the cry or the rage, and the comforting of it. Images that mean something. Images that invoke an emotion. Those are the images I hope that are going to be so dear to my kids and their kids.
You can find my work here: www.sandrastokmans.nl/
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Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

Eh bien, il m’a fallu un peu de temps et j’ai testé toutes sortes de photos (en achetant toutes sortes d’optiques, hahaha!) pour vraiment savoir dans quelle branche de la photographie je voulais m’investir. Ouais, j’aime les moments et la belle lumière de l’heure dorée (Golden Hour) et toutes les magnifiques photos que l’on peut faire avec ça. Et la photographie de voyage est aussi une grande passion grâce à mon enfance. Mais en ce qui concerne la photographie familiale, rien ne dépasse le “Day in the Life”(journée de documentaire de famille NDLR). En faisant des recherches sur le net, il y a quelques années, je suis tombée sur les Day in the Life de Kirsten Lewis et dans mon propre pays, ceux de Liesbeth Parlevliet. J’ai trouvé ce que je pense être la forme de photographie la plus précieuse pour moi, mais surtout pour mes enfants et leurs petits-enfants. J’adore les photos de vraie vie, de moments authentiques, de vraies émotions sincères, j’essaye vraiment de capturer la (les) personne (s) devant l’appareil. Depuis ce jour, j’ai su que je voulais investir mon temps et mon énergie à faire connaître le documentaire de famille au Pays Bas.

How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?

Well, it’s taken me a little while and making all kinds of photos (and buying all kinds of lenses hahaha) to really knowing what kind photography I want to invest in. Yeah, I love the moments and light that Golden Hour offers and the beautiful pictures you can make with it. And travel photography is also a big love of mine because of my youth. But as far as family photography goed nothing trumps Day in the Life. in my search online years ago I found Day in the Life, Kirsten Lewis and in my own country Liesbeth Parlevliet. I found what I think is the most valuable form of photography for me, bur especially for my kids and their grandkids. I love the photos of real life. Of real authentic moments. Of real heartfelt emotions. Of really trying to capture the person(s) in front of the camera. And I knew I wanted to invest my time and energie in showing Holland what Day in the Life is.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Je mets en scène des images «documentaires» pour mes clients “corporate” ou pour de petites entreprises, qu’ils utilisent sur leur site Web ou à des fins de marketing.

Do you also work as a lifestyle photographer ?

I stage ‘documentary style’ images for corporate clients or small business to use on their website or for marketing purposes.

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

En début d’année, j’ai écrit un article de blog sur ce sujet. J’ai remarqué que, parmi les photographes, beaucoup mélangent les genres. Peut-être pour des raisons de référencement, je ne sais pas. Je sais que ceux qui pratiquent vraiment la photographie documentaire avec l’approche photo-journalistique font attention à ne pas mélanger les termes.

J’ai tendance à l’expliquer de cette façon: dans la photographie lifestyle, le photographe dirige l’action pour capturer un moment spontané et naturel. C’est stylisé et (un peu) posé. La photographie documentaire consiste à capturer ce qui se passe comme cela se produit. C’est tel quel et sans pose. Mais je partage vraiment la description que Kirsten et Jenna ont faite lors de la retraite allemande en mars de cette année: le lifestyle montre à quoi le sujet ressemble et le documentaire ce qu’il ressent.

Je préviens mes clients autant que possible à l’avance.

Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?

At het beginning of this year I wrote a blog about it. I have noticed that also among photographers the use of the genres is being mixed. Maybe for SEO reasons, I don’t know. I do know that the ones that really practice documentaire photography with the photojournalistic approach don’t tend to mix the terms.

I tend to explain it this way. In lifestyle photography, the moments are directed by the photographer to capture spontaneous, candid moment. It is stylized and (somewhat) posed. Documentary photography is about capturing what happens as it happens. It is what it is. It is unposed. But I also really feel how Kirsten and Jenna described it at the German Retreat in March of this year: Lifestyle shows how it looks, and documentary shows how it feels.

I inform my clients as much as possible in advance.

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

Les gens sont prêts à dépenser beaucoup d’argent dans la photo mais dans cet ordre-là : pour leurs photos de mariage, pour leurs séances maternité ou les sessions nouveau-nés, et, en dernier lieu, pour de vraies images de leur vie de famille. Ces images sont “en un sens” déjà présentes sur leurs iPhones ou sur leurs ordinateurs. Mais une fois que j’ai photographié une famille et qu’ils découvrent leurs photos, ils voient la différence! Alors, ce n’est qu’une question de temps, j’en suis convaincue! Et si, en tant que collègues, à travers l’Europe, nous mettons tous en avant cette autre approche de la photographie familiale, le mouvement sera d’autant plus profond ;).

In your country, what is the economical context for family photography ?

It is still pretty limited. People are willing to spend a lot more money on pictures of their wedding day, maternity or on newborn sessions, then actual pictures of their family life. Those pictures are on mostly on their iPhones or on their computers. But once I have photographed a family and they see the picture they feel the difference! Then it’s just going to be a matter of time, I’m convinced of it! And if we as colleagues all through Europe show this other side of family photography it will become landslide ;).

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays 

Aux Pays-Bas, peu de gens connaissent cette approche photo. Il faudra du temps et beaucoup de photos de notre vie quotidienne et de celle des familles que nous photographions pour vraiment faire en sorte que les gens voient la richesse de la photographie documentaire. Non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour les générations à venir. Je pense que Polona l’a bien décrit dans son interview: J’essaie de leur montrer la beauté du quotidien, de tous ces moments qu’ils passent ensemble et qui font que leur famille est unique. Je leur explique que s’ils veulent se souvenir et chérir leur différence, ils méritent des photos différentes. Chaque famille est différente, leurs souvenirs aussi, mais les photos posées représentent toujours plus ou moins la même chose.
Cette dernière phrase a vraiment résonné en moi.

Is documentary family photography well developed in your country?

In the Netherlands not many people are familiar with the genre. It will take some time and a lot of showing our daily lives and that of the families we shoot, to really get families to see the value in documentary photography. Not just for themselves but for the generations to come. I think Polona described it really well in her interview: it will take a lot of showing them the beauty of their everyday life, of those hidden moments at home or inside their families that make them unique. How they want to remember and cherish how their family is different from any other and deserves different photos. Each family memory is different, but posed photos are more or less the same.

That last sentence really resonated with me.

 


Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

C’est en train de se mettre en place. Je suis, avec une poignée d’autres photographes, la première à avoir photographié de réels documentaires de famille. Avec ces quelques photographes, nous avons créé le groupe « MetZonderJas » (“Avec ou sans manteau”) sur Facebook et Instagram, où nous essayons de montrer ce qu’est la photographie documentaire familiale. Mais j’ai l’impression que l’on continue à faire chacun les choses de notre côté. Avec ma collègue Marjolijn Maljaars, nous irons à notre premier festival début juin. Je suis très curieuse de savoir comment cela va se passer et comment les gens réagiront à cette approche.

Par rapport à beaucoup de collègues européens, nous avons encore beaucoup à faire, à mon avis. La qualité générale est si élevée! Je pense que certains de mes collègues néerlandais ne sont peut-être pas très conscients de cela. C’est pourquoi, après avoir participé à la retraite photographique allemande, organisée par Barbara, Julia et Olga, Liesbeth Parlevliet et moi avons demandé à Kirsten et Jenna de venir en Hollande pour une retraite photographique hollandaise et un workshop sur le terrain. C’est pour mars 2018! Nous donnerons aux collègues néerlandais, et aux Européens, une très bonne opportunité (sans avoir à aller trop loin) d’apprendre directement de la bouche des intéressées! Ça va être incroyable!


Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?

It’s getting there. I am, with a handful of other photographers, the first shooting real documentary family photography. This handful joined hands and we have created the “MetZonderJas” (With Without a coat) Facebook- and Instagram group, where we try to show what family documentary photography is. But I feel like we still very much do our own thing. With my colleague Marjolijn Maljaars we will be going to our first festival beginning of June. I’m very curious how that will go and how people will react to this approach.

In comparison to a lot of European colleagues we still have a long way to go, in my opinion. The quality is so high! I think some of my Dutch colleagues maybe aren’t so very aware of this. That’s why after having gone to the German Photo Retreat, organized bij Barbara, Julia and Olga, Liesbeth Parlevliet and I have asked Kirsten and Jenna to come Holland for a Dutch Photo Retreat and an Advanced in-the-field Workshop. And they are coming in March 2018!! We will be giving the Dutch colleagues, and the European ones, a very good opportunity (without having to travel that far) to learn from the horses mouth! It’s going to be amazing!

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

Les enfants et leur réalité (en néerlandais onbevangenheid), l’amour entre deux personnes, les familles avec leur manière de faire, les moments précieux du quotidien, les moments avec le grand-père et la grand-mère ou aussi les moments difficiles de quelqu’un qui n’en a plus pour très longtemps… je pense que ce sont des moments précieux, qu’il faut documenter pour ceux qui n’en garderont pas de souvenir précis.

J’aime vraiment aussi le fait de ne pas avoir à dire aux gens ce qu’il faut faire. C’est excitant et angoissant, car tout est inattendu et vous ne savez jamais ce qui va se passer. Et vous ne savez pas non plus si vous avez saisi le moment que vous vouliez attraper. Mais quand vous l’avez et que vous le savez, c’est génial !!

What do you like in documentary family photography ?

Children and their realness (dutch woord onbevangenheid), love between two people, families in their own dynamics, the precious daily moments, the moments with Grandpa and Grandmother or also the tough moments of someone who doesn’t have much longer. I think those are such precious, important, valuable moments to document for those who won’t be able to remember them as much.

I also really like that I don’t have to tell people what to do. It’s exciting and its nerve-racking, because it’s unexpected and you never know what will happen. And you don’t always know if you have caught the moment you wanted to catch. But when you have and you know it, it’s awesome!!

 

Quelle est ton approche personnelle ? A quoi es-tu sensible ?

Je suis vraiment attirée par des moments tendres / les connexions, le bonheur réel / spontané et les moments drôles (mais je n’ai pas encore découvert quel type d’humour m’attire le plus). Pendant une prise de vue, j’essaie de saisir toutes sortes de moments.

What is your personal approach? What are you sensitive to ?

I am really drawn to tender moments / the connection, real happiness / pure glee, and funny moments (but I haven’t discovered yet which kind of funny attracts me the most). During a shoot I try to capture all kinds of moments.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Jamais. Je pense que je m’adapte très facilement et naturellement. Lors de mon dernier Day in the Life (documentaire de famille), les deux petites filles ne voulaient plus que je reparte chez moi :D

Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?

Never. I find that I blend in quite naturally. Last Day in the Life sessions the two little girls didn’t want me to go home :D.

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

Il n’y a vraiment aucun moment favori pour moi même si j’apprécie vraiment les enfants et leurs activités. Les familles et les sessions peuvent être si différentes (bien qu’à la base similaires).

Ce que j’aime vraiment faire également, c’est photographier des occasions spéciales avec cette approche documentaire.

Which is your favorite moment in a DITL session ? Any particular story that happened during a session you’d like to share?

There really are no favorite moments for me. Although I really do like kids and their sports. Families and sessions can al be so different (and yet so the same).
What I also really like doing is photographing special occasions with the Day in the Life approach.

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Kirsten Lewis à coup sûr (superbes photos, moments géniaux, et aussi la façon dont elle enseigne, de manière si objective, honnête et drôle!). J’aime vraiment le travail de Liesbeth Parlevliets avec sa couleur et ses moments. Et depuis mon retour de la retraite photo en Allemagne, j’ai 17 adorables sources d’inspiration, et bien sûr l’inoubliable Jenna Shouldice (superbes photos, si douces, si drôles). Je respecte également beaucoup les américaines qui font un beau travail sur leur vie quotidienne.

Mes plus grandes inspirations, c’est Tom et Marie!

Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?

Kirsten Lewis for sure (great photos, awesome moments, the way she teaches, so unbiased and honest, and funny!). I really like Liesbeth Parlevliets work with her color and moments. And since returning from the German Photo Retreat I have 17 lovely sources of inspiration, and of course the unforgettable Jenna Shouldice (great photos, so sweet, so funny). I also follow quite a lot of American ladies who make beautiful work of their daily lives.

My biggest two inspirations, Tom and Marie!

Katrin Küllenberg – Photographe documentaire en Allemagne

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Katrin !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Je suis Katrin Küllenberg, photographe allemande de famille et de mariage. Je vis près de Cologne avec mon mari et nos 4 enfants. J’ai étudié l’histoire de l’Art, et j’ai toujours été intéressée par les représentations visuelles du monde autour de moi. Je pratique la photo depuis toujours et ma passion s’est accrue à mesure que ma famille s’agrandissait. Il y a quelques années, j’ai enfin décidé de me professionnaliser et je suis devenue photographe de mariage. J’ai suivi de nombreux workshop avec d’excellents photographes comme Fer Juaristi, Mauricio Arias et Brett Butterstein. Au delà des compétences techniques, ils m’ont appris beaucoup sur la composition, et le fait de devoir attendre le bon moment. Cela m’a aidée à trouver ma voie en photographie. J’ai étendu mon travail à la photographie de famille parce que je souhaite que les gens voient à quel point leur quotidien est beau.
Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : katrinkuellenberg-familienfotografie.com
Instagram www.instagram.com/katrinkuellenbergphotography/
Facebook www.facebook.com/katrin.kullenberg

Hi Katrin !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are today

I am Katrin Küllenberg, a family and wedding photographer from Germany. I am living close to Cologne with my husband and our four kids. I have studied art history and have always been interested in visual representations of the world around me. I have always taken pictures and this became more the bigger our family got. A few years ago I finally decided to do this professionally and became a wedding photographer. I took a lot of workshops with a broad range of excellent photographers like Fer Juaristi, Mauricio Arias and Brett Butterstein. Besides technical skills they taught me a lot about composition and waiting for the right moment and this helped me to find my own voice in photography. I expanded into family photography because I want people to see how beautiful their everyday live can be.
You can find my work here: katrinkuellenberg-familienfotografie.com
Instagram www.instagram.com/katrinkuellenbergphotography/
Facebook www.facebook.com/katrin.kullenberg

Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

Je travaille comme photographe documentaire de famille depuis un certain temps maintenant, donc cette façon de documenter la vie des gens n’est pas nouvelle pour moi. En fait, s’entrainer en pratiquant la photographie au sein de sa propre famille vous mène directement à ça.

J’ai toujours pris des photos de mes enfants, et lorsque j’ai découvert Kristen Lewis et étudié son travail, j’ai su que j’étais sur la bonne voie. Malgré tout, il faut pratiquer beaucoup. Le plus difficile pour moi était de dépasser ma timidité. Vous ne devez pas avoir peur de vous approcher très près des gens avec l’appareil photo, de vous mettre dans des positions bizarres, debout sur les tables, rampant sur les sols. S’entrainer dans sa propre famille c’est parfait bien sur. J’entendais beaucoup le « oh non maman, pas encore! », mais maintenant mes enfants sont tellement habitués qu’ils ne font même plus attention quand je suis dans les parages avec mon appareil alors qu’ils font leurs devoirs ou se courent après dans toute la maison. Ca m’a aidé à prendre confiance en ce que je faisais, et transposer cette confiance dans le foyer des clients.

How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?

I have been working as a documentary wedding photographer for quite a while now, so this way of documenting people’s lives is not new to me. Also, practicing your general photographic skills in a family with four kids practically leads you directly to it.

I have always taken pictures of my kids and when I found about Kirsten Lewis and studied her work, I knew I was on the right track. Still, you need to practice a lot. Most important for me was to overcome my shyness. You should not be afraid of getting close to people with the camera, of placing yourself into weird positions, standing on tables, crouching on floors. Practicing within your own family is perfect, of course. I got the « Oh no, mom, not again! » a lot, but now my kids are so used to it that they simply don’t care anymore when I am around with the camera while they are doing their homework or chasing each other around the house. This helps building my confidence in what I am doing which I then transfer to a client’s home.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Je ne propose pas d’offre lifestyle en opposition aux documentaires. Mon approche est toujours documentaire mais je fais un compromis en proposant une session de 2h. Une famille qui me prend pour la journée est toujours plus détendue et naturelle. Ils savent que je vais être là avec eux pour une longue période et qu’il y aura bien assez de temps pour faire beaucoup de choses. Impossible d’être une famille parfaite pendant 15 h d’affilé ! Mais la famille qui me prend pour 2h en général veut exactement la même chose. Ils s’attendent à ce que je fasse mon documentaire alors qu’ils consacrent toute leur attention sur leurs enfants pendant 120 minutes. Mais chacun d’entre nous, enfants compris, nous savons bien que ce n’est pas naturel ! Les parents vont lire à leurs enfants, construire un château en lego, jouer au football, et passer chaque seconde proche d’eux. Bien sur, je documente ce moment, dans le sens où je ne les fais pas poser et je n’interfère pas, mais ça aura toujours ce parfum de lifestyle. C’est vrai que je peux comprendre qu’en embauchant un photographe pour une si courte période, on ne veut pas faire la vaisselle ou étendre le linge en sa présence !

J’ai réalisé l’importance qu’a une photo de famille pour tous mes clients. Donc je consacre une toute petite partie de la séance à ça. Généralement ils commencent à vouloir être dans un style « lifestyle » parfait, regardant bien tous l’appareil photo, et cette photo finira plus tard encadrée en grand dans la maison des grands parents. Mais je compte toujours sur les enfants pour « gâcher » la photo et souvent ça fonctionne ! Ils ont tendance à détester ce genre de poses ordonnées par les parents et en peu de temps ils finissent par grimper sur les adultes, commencer à se battre entre frères et soeurs ou courir partout dans la pièce. Je demande aux parents de rester calme et de ne pas interrompre la prise de vue parce que plus ce sera long et moins on arrivera à obtenir quelque chose. Ainsi les images retrouvent un rendu naturel et documentaire. Après coup, ce sont ces images qui deviennent généralement les favorites de la famille.

Do you also work as a lifestyle photographer ?

I am not offering special lifestyle versus documentary sessions. My approach is always documentary but with the shorter two hour sessions one always has to compromise. A family booking me for a whole day is much more relaxed and natural in their ways. They know I will be around them for a long time and that there is enough time for a lot of things during that day. You cannot be a perfect family for fifteen hours straight. But the family booking me for two hours usually wants it all. They expect to be documented while spending all of their attention on their kids for 120 minutes ­- and everyone of us with kids knows that this is not natural. The parents will read to their kids, build a Lego castle, play football and spend nearly every second close to them. Of course, I document it, meaning I will not pose them or interfere but still it has always that whiff of lifestyle. But I can understand that – if you book a photographer for such a limited time then you don’t want to be doing the dishes or folding laundry while she is there.

I have realized how important a family picture it to all of my clients. So a small part of the session will be reserved for that. They ususally start out trying to look « lifestylishly perfect », all of them looking into the camera – that photo will later find its way into big frames in the grandparent’s home. But I am always counting on the kids to « ruin » the picture and it usually works. Kids tend to hate that kind of posing ordered by their parents and pretty soon they begin to climb all over the adults, start a fight with their siblings or run around the room. I tell the parents to relax and keep on shooting because the longer it takes the more they are losing it and the images will regain a natural and documentary look. Afterwards these ones usually become the familiy’s favorites.

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

Je n’éduque pas mes clients sur la différence entre le lifestyle et le documentaire. J’imagine qu’ils savent dans quoi ils s’engagent en regardant mes images sur mon site. Je leur dis juste qu’ils n’ont rien à préparer et lorsque j’arrive à leur maison, j’avertis seulement les adultes de ne pas me regarder et me sourire. (Ces photos là sont les premières que je jette lors du tri). Je ne dis rien aux enfants parce que parfois, un enfant qui vous regarde fixement peut vraiment donner une image intense.

Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?

I am not educating my clients by talking about the difference between lifestyle and documentary -­ I presume they know what they are in for by seeing the images on my website. I just tell them in advance that they don’t need to prepare anything and when I am at their house I only advise the grownups not to look and smile straight into my camera (these photos are the first ones I throw out when culling). I don’t tell the children because sometimes a kid staring at you can make for a very intense picture.

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

Il est encore assez limité. Les gens sont prêt à mettre beaucoup plus d’argent pour leur photos de mariage que pour celles de leur famille. Dans le domaine de la photographie de famille, le non dit c’est que les gens pensent toujours qu’ils peuvent le faire eux même avec leurs smartphones. Alors pourquoi payer cher un professionnel ? Mais heureusement, ma clientèle augmente. Certains sont d’anciens mariés et j’adore documenter le fait qu’ils deviennent une famille.

In your country, what is the economical context for family photography ?

It is still pretty limited. People are willing to spend a lot more money on pictures of their wedding day than on the ones of their family. In the field of family photography the unspoken premise is that people still think they can do it themselves with their smartphone, so why pay a lot of money for a professional. But, luckily, my client base is growing. Some of them are couples I have photographed on their wedding day and I love to document how they are now becoming a family.

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

Il y a de plus en plus de photographes qui travaillent avec cette approche, principalement des femmes. C’est probablement parce que la plupart d’entre elles ont commencé en photographiant leurs propres familles et ensuite sont passées professionnelles. Pour moi, le problème reste de faire passer le message qu’il existe une alternative aux photos de famille en studio. Ce n’est pas que les gens ne veulent pas être photographiés dans un style naturel : la plupart de mes clients me disent qu’ils détestent les photos de studio classiques. Mais il a fallu qu’ils fassent activement des recherches pour découvrir la photographie « Day In Your Life » (un jour dans votre vie). Je pense donc que plus les photographes travailleront commecela, plus le public le remarquera.

Is documentary family photography well developed in your country?

There is a growing number of photographers working with that approach, mainly women. That is probably because most of them have started documenting their own families and now are doing it professionally for clients. The problem, as I see it, is still getting the message out that there is an alternative to getting your pictures taken in a studio. It is not that families don’t want to be photographed in a natural way: Most of my clients tell me they hated the « regular » studio pictures but it had taken them some active research to find about DITL photography. So I think the more photographers work like that the more it will be noticed in public.


Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

Le groupe des photographes documentaires croît de façon régulière, même si j’ai parfois peur, lorsque je regarde les sites de certains, que ce soit plus un argument marketing plutôt qu’une approche sérieuse. Proposer un style spontané et naturel et ensuite mettre des bébés endormis dans des paniers n’aide absolument pas à promouvoir la photographie documentaire.

La communauté des photographes est surtout virtuelle : Barbara Puchta et Julia Rose-Greim s’occupent d’un groupe « Nudeln mit Ketchup » (pâtes au Ketchup) qui réunit principalement des photographes allemands. Le groupe en vogue « Documentary Family Photographers Worldwide » est devenu un forum international d’échange et de promotion de cette approche. Je côtoie ces photographes en ligne, mais à cause de la distance, et d’un manque de temps, je ne les rencontre pas généralement.


Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?

The group of documentary family photographers is growing steadily, though I sometimes fear that for some it is more a markting tool than a serious approach when I check the images on some photographers’ website. Offering a natural honest style and then putting sleeping newborns in a basket is doing nothing to promote documentary photography.

There is a community of photographers mainly online: The two photographers Barbara Puchta and Julia Rose-­Greim run a group « Nudeln mit Ketchup » comprised mostly of German photographers, and the rapidly growing group « Documentary Family Photographers Worldwide » has become an international forum for exchanging ideas and promoting the genre in general. I get online with photographers but I don’t usually meet them personally due to distance and lack of time.

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

C’est vraiment intéressant d’apprendre à connaitre tant de familles différentes, et de voir les relations entre leurs membres, et ce qui fait que ces familles fonctionnent si bien. Au lieu de passer du temps et de faire des efforts pour être proche d’une nouvelle connaissance, en tant que photographe vous êtes invités directement au coeur de leurs maisons. Lorsque je photographie un mariage, j’ai bien plus de pression car à certains moments je dois être parfaitement placée car si je rate la photo je n’ai pas de seconde chance (le baiser, le découpage du gâteau, le lancer de bouquet). En tant que photographe de famille je me sens beaucoup plus libre. Il n’y a pas de moments cruciaux, je choisi ce que je pense important pour la famille, et parfois je ne le découvre que lorsque je leur montre.

What do you like in documentary family photography ?

It is very interesting to get to know so many different families and to see what the relations between all the family members are, what exactly makes this family work so well. Instead of the time and efffort it takes to get to know new acquaintances closely, as a photographer you are invited right into the very heart of them, into their home. When working as a wedding photographer I am under much more pressure as at some moments you just have to be in a perfect spot (the kiss, the cake cutting, the bouquet toss), because if you don’t get the image right the first time there is no second chance. As a family photographer I am much freer in my work. There are no key moments but I pick what I think will be important to the family – and they sometimes do not even know of it until I show them afterwards.

 

Quelle est ton approche personnelle ?A quoi es-tu sensible ?

Je veux entrer dans la vie des gens sans les déranger. Quand je suis chez eux, je suis beaucoup près du sol pour voir à hauteur d’enfant : ne pas les photographier de ma hauteur, en les regardant, mais plutôt regarder avec eux. Je travaille avec deux petits appareils photo Olympus OMD-EM1, et j’utilise beaucoup la possibilité d’incliner l’écran LCD. Cela aide à ne pas les intimider, car mon visage reste visible et mon appareil peut s’approcher bien plus près. De cette façon je respecte leur espace vital et je ne les distrait pas.

J’ai découvert qu’il était bien plus facile de photographier des familles que je n’avais jamais rencontrées plutôt que des amis. Avec des inconnus c’est clair dès le début : je suis là pour travailler, les regarder et être avec eux sans avoir à être divertie. Avec les amis, l’approche est la même mais ils se sentent obligés de me parler probablement pour ne pas sembler grossier. Ils sont souvent plus gênés que des étrangers devant mon appareil. Peut être pensent ils qu’ils doivent être à la hauteur d’une certaine idée que je me suis faite d’eux, ou bien ils ont juste peur que je les juge. Je ne les juge pas, bien sur, mais je préfère travailler pour des gens que je connais pas.

Quand je travaille, je photographie avec une approche documentaire mais j’essaie aussi toujours de trouver quelque chose de plus abstrait et créatif. Mon but est de surprendre les familles avec certains points de vue, pour leur montrer qu’il y a de la beauté même dans de petites choses simples de la maison qu’ils n’avaient jamais remarquées avant.

Pour moi, la nudité des enfants est un point sensible. Je sais que certains photographes la montre sur leurs sites, pour montrer que c’est normal et innocent. Même si je suis complètement d’accord avec ça, j’explique à mes clients que, bien que je documente tout ce que je vois, ces images n’appartiennent qu’à eux et je ne les montrerai jamais publiquement. C’est une décision qui fait mal parfois : un jour j’ai pris cette photo de cette petite fille nue regardant son émission TV préférée. Elle était complètement absorbée et ressemblait au petit ange d’un tableau de la Renaissance. C’est une de mes photos favorites mais si c’était mon enfant, à notre époque, je n’aimerais pas qu’elle soit publiée au regard de tous.

What is your personal approach? What are you sensitive to ?

I want to really get into people’s lives without bothering them. When I am in a client’s home I will be on the floor a lot to see things from the kid’s perspective, not shooting from above, looking at them but looking with them. I am working with two small cameras, Olympus OMD-EM 1, and use the tilting LCD a lot. This helps not to intimidate because my face remains visible and my camera is much closer to them than I am as a person. This way I still respect their personal space and don’t distract them.

I found out that it is much easier to photograph families I have never met before than my friends’ families. With new people it is clear from the beginning: I am there to work, to watch them and be with them but I don’t need to be entertained. With friends my approach is the same but they usually feel the urge to talk to me, probably in order not to appear rude and often they are more self-conscious than strangers in front of the camera. Maybe this is because they are feeling they have to live up to a certain impression they think I have conceived of them or fear to be judged by me. Of course, I don’t but I rather work for people I haven’t known privately before.

When I am working I am shooting from a documentary perspective but I always try to find a more abstract, creative angle for some pictures. My goal is to surprise the family with some perspectives, to show them how there is perfect beauty even in simple things around their home which they have never noticed before.

For me, children’s nudity is a sensitive issue. I know that some photographers show it on their websites because they want people to appreciate its innocence and normalcy. But even though I heartily agree I tell my clients that, although I document everything I see, those are the images that only belong to them and will not be shown publicly . It is a decision that sometimes hurts: I took this one picture of a little naked girl while she was watching her favorite TV-­show. She was completely absorbed and looked like a relaxed putto from a Renaissance painting. It is still one of my alltime favorites but in times like these I would not want a picture like that of my own kids published for everyone to see.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Jusque là non ! (et j’espère que ce ne sera pas le cas). En général je leur parle avant au téléphone ou je les rencontre, ce qui permet des deux côtés de se rendre compte si ça va fonctionner entre nous. Je ne suis pas là pour me faire de nouveaux amis, mais c’est important qu’il y ait de la sympathie entre nous. Sinon, je ne serais pas à l’aise et j’aurais du mal à obtenir des images parfaites pour eux. Mais je le répète, je n’ai jamais eu aucun problème jusque là.

Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?

No, so far ( and I l also hope in the future) I have never had any trouble. I usually talk to them on the phone or meet them beforehand which helps a lot for both sides to figure out if it is a good match. I am not out there to find new best friends but it is of great importance that there is a certain bond of sympathy between us. Otherwise they will feel uncomfortable around me and I would have diffficulties to get the perfect images for them. But, again, fortunately I have never had any problems.

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

Je n’ai pas de moment préféré. J’aime à quel point la journée peut être complètement différente de ce que j’avais imaginé.

Which is your favorite moment in a DITL session ? Any particular story that happened during a session you’d like to share?

There is no favorite moment. I like how different that day can turn out from what I might have expected.

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Mon influence majeure a été Kristen Lewis, parce que ses images m’ont montré comment envisager ce domaine de la photographie de famille en général. J’admire aussi un grand nombre de photographes de rue, des images calmes de Martin Kollar, qui combinent souvent des scènes de rue étranges avec de magnifiques symétries, à l’approche audacieuse et directe de Dougie Wallace.

Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?

A major influence has been Kirsten Lewis because her pictures have shown me how to approach the field of family photography in general. But I also admire the work of a whole range of street photographers, from the rather quiet images by Martin Kollár who often combines bizarre street scenes with beautiful symmetries to the the very bold, straight-in-your-face approach practiced by Dougie Wallace.

Polona Avanzo – Photographe documentaire en Slovénie

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Polona !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Je suis née et vit en Slovénie. Un beau petit pays en Europe. J’ai toujours aimé la photographie, mais j’ai décidé d’étudier la sylviculture. Après avoir travaillé comme ingénieur forestier, des études de photographie se sont ouvertes à Ljubljana. J’ai donc décidé d’aller étudier à nouveau. En parallèle, j’ai commencé ma carrière de photographe en tant que photojournaliste pour un magazine. Puis, lors de mon deuxième congé maternité, j’ai décidé de combiner mes 2 amours – la photographie documentaire et la famille et donc faire du documentaire de famille :)
Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : www.polslona.com
Instagram www.instagram.com/polslona
Facebook www.facebook.com/polslona

Hi Polona !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are today

I was born and live in Slovenia. A beautiful small country in Europe. I was always in love with photography, but I decided to study forestry. After working as a forest engineer, photography studies launched in Ljubljana. So I decided to go study again. During that time I started my photography career as a photojournalist for magazine. Then to second maternity leave came around and after that, I decided to combine my 2 loves – documentary photography and family to documentary family photography:)
You can find my work here: www.polslona.com
Instagram www.instagram.com/polslona
Facebook www.facebook.com/polslona

Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques-tu ?

J’aime le style documentaire en photographie et je pense que garder des souvenirs des vrais moments de leur vie au quotidien sont importants pour les familles. L’idéal pour ce type de photographie est de passer une demi-journée ou une journée entière avec les familles, mais, je pense aussi, qu’en deux heures, on peut déjà immortaliser de beaux souvenirs.

How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?

I just love documentary style of photography and I think everyday honest moments are important for families and their memories of that period in their lives. The best way is to spend half or whole day with the family, but I think also in two hours we can make some great memories.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Je n’ai jamais été vraiment un photographe « lifestyle ». Même quand je faisais des séances familles dîtes posées, je les laissais rapidement être eux-mêmes et je les photographiais dans un style documentaire. Je préfère les instants spontanés plus vrais, observer et faire des photos sans diriger les gens. J’espère toujours que quelque chose de fou va se produire.


Do you also work as a lifestyle photographer ?

I never was truly a lifestyle photographer. Even when I did some posed shots of the families, I let them be themselves afterwards and shot in a documentary style. I truly believe in spontaneous moments as they are really honest and I just love to observe and take photos without directing. I always hope something crazy will happen.

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

Je pense que le documentaire famille n’est pas du tout connu en Slovénie donc les familles ne pensent même pas à réaliser un reportage de leur quotidien. Je dois donc expliquer beaucoup pour leur faire comprendre de quoi il s’agit. J’essaie de leur montrer la beauté du quotidien, de tous ces moments qu’ils passent ensemble et qui font que leur famille est unique. Je leur explique que s’ils veulent se souvenir et chérir leur différence, ils méritent des photos différentes. Chaque famille est différente, leurs souvenirs aussi, mais, les photos posées représentent toujours plus ou moins la même chose.

Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?

I think documentary family photography is still completely unknown in Slovenia, so they don’t even think about documentary. So there has to be a lot of explaining done.I try to show them the beauty of their everyday life, of those hidden moments at home or inside their families that make them unique. How they want to remember and cherish how their family is different from any other and deserves different photos. Each family memory is different, but posed photos are more or less the same.

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

En Slovénie, il n’y a pas beaucoup d’intérêt pour la photographie en général. Les tarifs pour la photographie de famille sont donc assez bas. Mais, j’ai l’espoir que ça évolue et que les gens reconnaissent la qualité.

In your country, what is the economical context for family photography ?

In Slovenia there is not much appreciation of photography of any kind. So also prices for family photography are pretty low. But I hope this will change gradually as people would recognize quality.

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

Non. La photographie documentaire en général est ancrée dans les traditions et est donc beaucoup pratiquée. Mais pour les familles, le style documentaire est assez inconnu et peu utilisé. Bien sûr, les gens prennent souvent des photos de leurs enfants, mais, le faire professionnellement, ce n’est pas reconnu.
Je dois éduquer beaucoup les familles et leur expliquer l’importance des petits moments du quotidien et le côté unique de leur famille qui sera capté grâce au documentaire.

Is documentary family photography well developed in your country?

No. Documentary photography in general has strong tradition and it is practiced a lot. But for families it is quite unknown and not practiced enough. Naturally people take photos of their kids all the time, but to do it professionally it is not considered a lot.
I have to educate them a lot. Explaining importance of that everyday life moments and uniqueness of families that is captured with this style.

Comment tes anciens clients ont-ils reçu cette nouvelle approche (si nouvelle approche) ?

Les clients sont quelque part entre les  » les photos posées attendues par la société » et les vrais moments que le style documentaire permet. En général, ils apprécient beaucoup ce style documentaire, mais ils ont besoin de motivation pour franchir cette ligne.

If documentary is new for you, how did your clients received it ?

Clients are sometimes somewhere in-between the “expected from society – posed photos” and true moments that the documentary style offers. Usually they love it but they need some encouragement to cross that line.


Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

Non, quasiment pas. Je connais une photographe documentaire de naissance, nous nous entendons bien et nous entraidons. Dernièrement, j’ai appris que certains souhaitaient se mettre au documentaire de famille et je les encourage. Je pense que plus nous serons nombreux, plus les gens connaîtront et reconnaîtront ce style.


Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?

No, not many, hardly any at all. I know one birth documentary photographer and we get along great and help each-other. Lately I got some information that some want to go to documentary family photography and I encourage them. I think that the more of us exist, the more people will consider this style.

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

J’aime que chaque famille soit différente, mais en même temps, je constate que nous rencontrons tous les mêmes épreuves. Ces moments drôles où les enfants font des choses bizarres ou imprévisibles, des parents fatigués, des moments tendres et tout ça fait partie de la vie normale d’une famille. J’aime observer et immortaliser ces moments qui sont importants pour construire la mémoire d’une époque.

What do you like in documentary family photography ?

I love that every family is different, but at the same time you can see that we all go through the same challenges. Those funny moments with kids doing crazy stuff, tired parents, tender moments and everything is just part of normal life as a family. I like to observe and make memories of those moments that are significant for building a memory of that time.

 

Quelle est ton approche personnelle ?A quoi es-tu sensible ?

Je suis attiré par les moments drôles. Je dirais que je suis assez excentrique. Je crois que tout est plus facile si vous êtes capable de rire de vous-même et des situations dans lesquelles vous vous trouvez. Je repère des moments potentiellement drôles et j’attends qu’ils évoluent pleinement pour obtenir la meilleure photo.

What is your personal approach? What are you sensitive to ?

I am drawn to humor. I would say that I am quirky. I believe that everything is easier if you are able to laugh at yourself and the situations you are in. I spot this possibility of funny moments and wait for them to fully develop into hopefully a great photo.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Peut-être avec la maman, trop impliquée, qui essaie de contrôler la séance. Trop d’activités au cours de la journée peuvent également empêcher que chacune provoque de bons moments. L’idéal est de se laisser aller et de profiter en famille puisque quelqu’un d’autre vous photographie.

Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?

Maybe just the too concerned mum that is trying to control the shoot. Also too many activities during the day can prevent each one to develop into great moments. It is surely the best to let go and enjoy with the family when someone else is photographing you.

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

J’adore quand il y a une atmosphère chaotique. Plusieurs enfants en train de faire des choses différentes – il y a toujours plus de chances que l’un d’eux fasse quelque chose un peu délirant ou bizarre. Par exemple, un enfant de deux ans baissant son pantalon au milieu de la rue pour faire pipi.

Which is your favorite moment in a DITL session ? Any particular story that happened during a session you’d like to share?

I love when there is a bit of a chaotic atmosphere. Multiple kids doing different stuff – there is always a good chance someone does something crazy or weird. For example a two year-old dropping pants of at the middle of the street to pee.

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Pendant longtemps, Elliott Erwit a été mon photographe préféré. L’humour dans ses photos est très unique et intelligent, pas si simple et il y a toujours une histoire dans ses photos. Pour le documentaire de famille, ma plus grande influence est Kirsten Lewis. Récemment, j’étais à la photo-retraite avec Kirsten et Jenna Shouldice et ça a été très inspirant. Cela m’a permis d’y voir plus clair afin que je puisse continuer mon chemin de photographe avec une nouvelle motivation. J‘ai eu la chance d’y rencontrer de grandes dames (et un monsieur) et nous avons formé un super groupe de partage pour s’aider dans les difficultés rencontrées dans nos entreprises.

Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?

For a long time Elliott Erwit has been my favorite photographer. The humor in his photos is very unique and clever, not so straightforward and there is always a story in his photos. For documentary family photography my biggest influence is Kirsten Lewis. Recently I was on the photo-retreat with Kirsten and Jenna Shouldice and I was very inspired from them. I sorted out some things regarding photography in my head so I can continue my photography path with renewed strength. Nevertheless I met some great ladies (and one gentleman) at the retreat and we formed a great support group to each-other as we struggle with similar stuff in our businesses.

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Liesbeth Parlevliet – Photographe documentaire au Pays-Bas

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Liesbeth !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Hello ! Je suis Liesbeth des Pays-Bas et j’ai démarré ma carrière de photographe en 2012 bien qu’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours fait des photos. Je n’ai pas suivi de formation. J’ai appris toute seule la technique puis j’ai suivi des workshops pour améliorer mes compétences.
Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : www.rawfamiliefotografie.nl

Hi Liesbeeth !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are today

Hello! I’m Liesbeth, I’m from the Netherlands and I started my business in 2012 although I’ve photographed as long as I can remember. I haven’t had any education, I taught myself how to use the technique and followed workshops to improve my skills.
You can find my work here: www.rawfamiliefotografie.nl

Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

J’ai lancé mon activité avec des mariages et des séances couples et famille. Principalement, des photos posées. Mais depuis le début, j’étais attirée par les moments « entre-deux » et j’ai commencé à m’éloigner des photos posées et dirigées. Quand j’ai découvert Fearless Photographers et Kirsten Lewis, j’ai su ce que je voulais et j’ai commencé à travailler dans ce sens.

How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?

When I started my business I did weddings and loveshoots next to family shoots. Posed, mostly. But I noticed from the beginning, that I was drawn to the in-between moments way more and slowly moved away from posing and directions. When I found Fearless Photographers and Kirsten Lewis, I knew what I wanted and I started working from there.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Non, plus du tout :)

Do you also work as a lifestyle photographer ?

No, not anymore. :)

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

C’est une question de pédagogie. Je leur explique tout au long du processus, de leur requête à la réservation et jusqu’au jour de la prise de vue. Et, au préalable, je partage avec eux une journée complète de reportage donc ils savent à quoi s’attendre. Mon site internet ne présente que du documentaire, cela aide. Les clients qui veulent « la jolie photo avec tenues assorties et jolie coiffure » ne me contactent généralement pas.

Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?

It’s all about education. I tell them during the whole process from inquiry to booking to the day of shooting. And I share a full Day in the Life with them beforehand, so they know what to expect. It helps that my website shows documentary work ONLY. People that want “the pretty picture with matching outfits and pretty hair” usually don’t contact me.

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

La photographie documentaire commence à être présente mais peu de personnes connaissent ce genre. Nous avons tous été élevés avec le style posé et les gens ont besoin d’être formés. Cela prend du temps.

In your country, what is the economical context for family photography ?

I think there is a base for documentary photography, however, not many people know the genre. We’ve all been brought up with the posed type stuff and people need to be educated. That takes time.

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

C’est assez nouveau ici mais, en ce moment, cela fait le buzz. Tout autour de moi, je vois des photographes compléter leur activité avec des « real life sessions » (= séances « vie réelle »).

Is documentary family photography well developed in your country?

It is fairly new here, but there certainly is a buzz these days. All around me I see photographers adding “real life sessions” to their business.

Comment tes anciens clients ont il reçu cette nouvelle approche (si nouvelle approche) ?

Quand je suis passée des séances posées au documentaire, je l’ai annoncé sur mon site web . Mes clients ont fait la bascule. Et je renvoie aux collègues ceux qui veulent des photos posées.

If documentary is new for you, how did your clients received it ?

I announced it on my website when I moved from posed shoots to documentary. My client base just switched. People that asked for posed shoots, I referred to collegues.


Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

Il y en a quelques-uns qui travaillent dans le style documentaire (pas de lumière complémentaire, pas de pose ni de direction des sujets, pas d’arrangement des affaires) et je prends contact avec eux de temps en temps. C’est toujours intéressant d’échanger avec des gens qui sont dans le même état d’esprit, non ?


Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?

There are just a few that commit to the documentary style of working (no additional light, no posing, no directions, no removal of stuff) and I get in touch with them every now and then. It’s kinda nice to talk to mind-like people right?

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

Presque tout. C’est vrai et j’adore tout ce qui est vrai.

What do you like in documentary family photography ?

Pretty much everything. It’s real and I love real.

 

Quelle est ton approche personnelle ?A quoi es-tu sensible ?

Personnellement (et je sais que cela a à voir avec les choses que j’ai vécues), je suis toujours à la recherche de toutes les petites choses éphémères, par exemple : les crises de colère du bébé, leur manière de s’habiller tout seuls, leur façon de manger, leur comportement. Les gens pensent qu’ils se souviendront toujours de ces étapes mais je sais qu’ils vont oublier. Je recherche aussi les connexions, les moments où l’enfant n’est pas sage et l’humour.

What is your personal approach? What are you sensitive to ?

Personally, (and I know that has to do with the things I experienced in my personal life) I always look for little phases/things that go by, or instance toddler temper tantrums, the way they dress themselves, the way they eat, their behavior. People seem to think that they will forever remember those stages, but I know they will forget. I also look for connections, naughtiness and humor.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Jamais. Je pense que les clients me font complètement confiance. En janvier dernier, j’ai photographié une famille très conservatrice et réservée. Mais à la fin de la journée, la maman m’a permis de la photographier pendant l’allaitement de son (probablement dernier) bébé. Cela a signifié beaucoup pour moi.

Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?

Never. I find that people trust me completely. Last January, I shot a very conservative, very private family. But at the end of the day, mom allowed me to photograph her while breastfeeding her (probably last) baby. That meant a lot to me.

Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?

J’adore les matins de bonne heure, pyjamas et cheveux en pagaille.

Which is your favorite moment in a DITL session ? Any particular story that happened during a session you’d like to share?

I love, love, love the early mornings with the pajamas and bedheads.

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Kirsten Lewis en est définitivement une, et j’adore aussi le travail de Joshua d’Hondt. J’aime beaucoup étudier la photographie de rue pour la composition des images. Récemment, j’ai visité l’exposition Ed van der Elsken au Musée Stedelijk à Amsterdam. Et j’adore aussi le travail de Vivian Maier et d’Alex Webb.

Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?

Kirsten Lewis is definitely one of them, but I also love Joshua d’Hondts’ work. I love to study street photographers because of their composition, recently I visited the Ed van der Elsken exposition in the Stedelijk Museum in Amsterdam but I also love Vivian Maier and Alex Webb.

Ivana Aleric- Photographe documentaire en Croatie

[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]

Bonjour Ivana !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?

Je suis Ivana, j’habite et je travaille à Zagreb en Croatie. Je suis la maman de 2 garçons de 5 et 3 ans et l’épouse d’un garçon un peu plus âgé. Je suis ingénieur en mines par vocation et j’ai un emploi régulier de 8h par jour. Dans mes temps libre, je prends toujours mon appareil photo.
J’ai un appareil photo entre les mains depuis très longtemps. Après la naissance de mon premier garçon, j’ai adoré capturé ses/nos premiers moments. Ce n’était bien sûr rien de professionnel, je comptais sur la chance mais les moments captés étaient prometteurs ! Je pense que c’était juste le début. Ce n’est qu’après la naissance de mon second fils que j’ai acheté mon objectif 35mm et réalisé que je pouvais faire plus, beaucoup plus avec cet outil. J’ai su à ce moment là que photographier les bébés, les enfants et les familles était ce qui me comblait le plus en photographie.
Tout à coup, j’ai eu la vision d’une marque et je suis entrée dans la partie.
Environ 2 ans se sont écoulés depuis que je présente mes compétences artistiques comme « MaMagare ». Même si je me trouve encore au début de ce processus à long terme, si quelqu’un m’avait dit que je serais là où je suis maintenant, je ne l’aurais pas cru une seconde !

Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : http://ma-magare.com/
Instagram www.instagram.com/mamagare_kidzphoto/
Facebook www.facebook.com/mamagare/

Hi Ivana !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are today

I’m Ivana, living and working in Zagreb, Croatia. I’m a mother of two boys, 5 and 3, and a wife to a bit older boy. I’m a mining engineer by vocation and have regular 8h job. In my spare time I’m picking the camera up.
The camera in my hands is present for a long time. After my first son was born I enjoyed capturing his/our moments. It was of course nothing professional and rather relying on the luck, but the captured moments were promising! I guess that was just the overture. Only after the birth of my second son I’ve purchased my 35mm and realized that I can do much, much more with the tool. I knew then that shooting babies, kids and families is something that fulfills me the most in photography.
All of a sudden, I had a vision of brand and I got into the game.
Around two years have passed since I’m presenting my artistic skills as MaMagare. Even though I find myself still at the beginning of this long term process, if someone would have told me my mind set would be here where it is now, I would not believe it for a second!

You can find my work here: http://ma-magare.com/
Instagram www.instagram.com/mamagare_kidzphoto/
Facebook www.facebook.com/mamagare/

Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?

En fait, c’est la photo documentaire de famille qui est venue à moi. Avoir sa propre famille est quelque chose qui change votre vie à 100%. Il y a la vie d’avant et la vie d’après. Avoir ces petites créatures autour de vous aiguise votre attention et en pleine nuit, vous réalisez que beaucoup de choses sont importantes dans la vie mais il y a une chose qui est certainement encore plus importante.
J’essaie autant que possible de saisir nos moments. Et j’essaie aussi autant que possible de faire sentir à mes clients mon enthousiasme à les photographier.

How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?

As a matter of fact, documentary family photography came to me. Having your own family is something that changes your life 100%. It is life before and after. Having those little creatures around you sharpen your focus so you realize by night that a lot of things in life are important but one thing is for sure the most important.
I’m trying as much as I can to capture our moments. Also I’m trying as much as I can in making my clients feel my excitement watching themselves captured.

Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?

Choisir un seul style n’a jamais été ma voie. En ce qui concerne beaucoup de choses, comme la musique, la mode, même mon écriture qui s’exprime différemment… :-)
Je n’aime pas les étiquettes et je n’aime pas m’en tenir à une seule chose. Je n’aime pas les règles strictes et je ne pense pas que les règles strictes soient bonnes en art. Ni dans la vie ! Haha !
Le documentaire est ce que j’aime et fait le plus et qui marche le mieux pour moi mais au final, je ne pense pas que ça doit être exclusif. Du moins dans la phase où je me trouve actuellement. J’écoutais Kirsten (vous savez quelle Kirsten !) l’autre jour expliquer les différentes classifications de photographes de famille et d’après elle, je dirais que je suis plus proche du « photographe documentaire directif » dans le sens où je veux capter la vraie vie et je veux être le plus invisible possible sans interférer mais, en même temps, je veux aussi « préparer » la scène. Être libérée des règles ou des cases strictes me donne la possibilité de mettre l’accent sur ma propre expression artistique, de trouver mon esthétique. J’explore, j’essaie de « briser les règles » à ma façon et de créer une signature dans toutes mes tâches photographiques.
Quand j’ai trouvé ma marque, j’ai aussi trouvé ma devise qui est « révéler l’art de votre quotidien ». Je pense que c’est ce qui décrit le mieux ma façon de faire. :-)


Do you also work as a lifestyle photographer ?

Picking only one style was never my way. Regarding lot of things, like music, fashion, even my handwriting has several expressions… :D
I don’t like labeling and I don’t like to stick to one thing. I don’t like strict rules and I don’t think strict rules are good in art. Nor in life! Haha!
Documentary is what I love and do the most and something that works best for me but in the end I don’t think it has to be exclusive. At least for the phase I find myself presently. As I was listening to Kirsten (you know which Kirsten!) the other day speaking of classification of family photographers, according to her, I’d say I’m closest to “photographer directed documentary photography”, meaning I do want to capture the real life and I do want to be as much invisible as possible and not interfere but at the same time I also want to “prepare” the scene. Being liberate of any strict rules or ‘boxes’ gives me the opportunity to emphasize my artistic expression, to find my aesthetics. I’m exploring, I’m trying to “break the rules” my way and create own signature in any photography task that I have in front of me.
When I came up with the brand, I also came up with my motto which says – Revealing the art of your everyday. I think that maybe that describes the best my way of doing it.

Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?

Les gens d’ici ne reconnaissent même pas la photographie de famille comme un genre donc aller leur expliquer la différence entre lifestyle et documentaire serait vraiment aller trop loin ! :-)
En ce qui concerne mon approche, j’explique simplement à mes clients que je resterai un moment avec eux pour prendre des photos d’eux et qu’ils n’ont pas à faire attention à moi ! :-D

Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?

People over here in most of the time don’t even recognize family photography as a genre so going into details of explaining the difference between lifestyle and documentary is way too advanced! ☺
As for my approach, I just explain my clients that I’m here just for a while to take pictures of them and that they shouldn’t pay any attention on me! :D

Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?

Misérable. :-)
La photographie de famille n’est pas tellement répandue et donc, dans la plupart des cas, vous ne pouvez pas en vivre. Offrir ses services de photographie n’est pas quelque chose qui soit apprécié et a peu de valeur. Les revenus sont inférieurs à presque partout (!!?!?!) et les frais sont à peu près les mêmes, voir plus élevés !?!? Oui, dans notre petit pays, les choses sont à l’envers !
Néanmoins, je pense que le problème principal est lié au fait que la photo de famille n’est pas une tradition ici, ce n’est pas une part importante de notre culture et de nos coutumes. Nous aimons capter les occasions spéciales comme les baptêmes ou les anniversaires mais photographier votre quotidien n’est pas si ordinaire… :)
Mais je crois qu’avec le temps les choses vont changer ! J’y travaille !

In your country, what is the economical context for family photography ?

Miserable. ☺
Family photography is still not familiar that much so in most cases you can’t live out of it. Offering photography services is not something that is highly appreciated nor valued. Incomes are lower than almost everywhere (!!?!?!) and the expenses are pretty much the same, or even higher!?!? Yes, in our little country things work upside down!
Nevertheless I think the main problem lies in the fact that family photography does not have any tradition over here, it’s not that such important part of our culture, of our customs. We like to capture special occasions, like baptism or birthdays, but capturing just your ordinary life is not so ordinary.
But I believe by time things will change! I’m making my efforts!

Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?

Oh ! je pense que j’en ai déjà dit beaucoup dans la réponse précédente ! :-)
La photo d’enfants et de nouveaux-nés en studio est quelque chose qui attire plus les clients. De telles choses peuvent vraiment être de l’art et être quelque chose de « différent » et spécial donc dans un certain sens, je le comprends tout à fait.
Malheureusement, la photo documentaire de famille n’est pas encore appréciée. Nous avons toujours une longue liste de priorités autre que de capturer les moments « ennuyants » de notre vie quotidienne. Heureusement, je suis là pour changer ça ! :-)

Is documentary family photography well developed in your country?

Oh! I believe a lot is said in the past answer! ☺
Studio newborn and toddlers’ sessions are something people here are more attracted to. Such things can be truly art and are something “different” and special, so from that point of view I totally understand it.
Unfortunately, documentary family photography is still not that appreciated. We still have a whole list of other priorities rather than capturing our “boring” everyday. Fortunately, I’m here to change it! :D


Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?

Le marché est assez petit donc c’est un petit cercle de personnes; il est inévitable que nous nous connaissions tous. Des personnes similaires s’attirent mutuellement et il y a beaucoup d’amitiés et de bons projets collaboratifs entre eux.


Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?

The market is rather small so basically it’s a small circle of people; it’s inevitable that we all know each other. Similar people attract each other and there are many friendships and good collaborative projects among each other.

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?

Je pourrais en parler pendant des heures mais je ne pourrais sans doute rien dire qui n’a déjà été dit.
Tout d’abord, la photographie documentaire permet de préserver ce qui compte le plus. Le documentaire, c’est vous. Vos moments de tous les jours. Votre côté le plus intime. Vos relations les plus émotives. La partie la plus importante, c’est VOUS. Les souvenirs les plus précieux. Pas de poses, pas d’embellissement, juste comme c’est vraiment, vraiment ! C’est ce dont j’ai envie de me rappeler.
D’autre part, de la même manière que chaque famille est unique, mes séances varient d’une famille à l’autre. Les différences sont presque tangibles. J’aime comme chaque séance a littéralement son PROPRE sens, atmosphère, émotion…
De plus, travailler en conditions « réelles » vous donne énormément d’espace et de liberté pour créer une ambiance différente, des scènes différentes, des émotions différentes, laissant votre créativité suivre le flux. Une heure de documentaire est incomparablement plus riche qu’une heure en studio.

What do you like in documentary family photography ?

I could now talk for hours on this but I probably wouldn’t say anything that hasn’t already been said.
First of all, documentary photography lets you preserve what is most worth. Documentary is you. Your everyday moments. Your most intimate side. Your most emotional relationships. The most important part of YOU. The most valuable memories. No posing, no making it prettier, just like it really, really was! That is what I want to remember!
On the other hand, like every family is unique the same ways my sessions vary from family to family. The differences are almost tangible. I love how literally every session has its OWN sense, vibe, emotion…
Besides that, working in real “conditions” gives you enormous space and freedom of making different moods, different scenes, different emotions, letting your creativity go with the flow. One hour of documentary is incomparably richer than one hour in studio.

 

Quelle est ton approche personnelle ?A quoi es-tu sensible ?

Quand je parlais de comment tout a commencé, j’ai mentionné que les moments capturés étaient prometteurs. Ce que je voulais dire, c’est que les moments capturés étaient comiques, drôles. J’aime rire et j’apprécie la bonne humeur donc faire naître un sourire ou un rire sur un visage devant mon portfolio est ce qui me guide.
Je me présente comme une photographe d’enfants et de familles donc je veux que mes photos soient enfantines, pleines de couleurs, enjouées. J’aime composer une photo avec un cadrage intéressant et inhabituel. J’utilise des jouets ou n’importe quel objet comme outil. J’aime les imperfections de la vie.
La raison pour laquelle je pense que je suis bonne c’est parce qu’une grande (ou énorme) partie de moi n’a jamais grandi donc je suis essentiellement au même niveau que les enfants. En ce qui concerne les parents, je fais seulement l’adulte responsable en face d’eux. Le résultat de tout ça donne des photos vives et pétillantes. J’aime attraper un regard intense dans les yeux ou un moment plus intime juste avant ou après. Et aussi, je cherche des réflexions et je cherche volontairement des distractions pour que mes photos ne soient pas trop simples et ordinaires. Je suppose que je suis un peu chaotique ? ;-)
J’aime ce qui est étrange, tordu, excentrique et j’adore absolument la double exposition (dans l’appareil).

What is your personal approach? What are you sensitive to ?

When I was talking about how it all begun, I’ve mentioned the capture moments were promising. What I really meant was the captured moments were comic, funny. I love to laugh and appreciate good humor so bringing a smile or a laugh on one’s face when viewing my portfolio is something I tend to.
I declare myself as child and family photographer so I want my photographs to be childish, full of color, playful. I like to frame a photo in an interesting or unusual frame. I use toys or any other interesting object as a help tool. I love the imperfections in life.
The reason I think I’m good in this is because one big (or major) part of me never grew up so I’m basically on the same level with kids. As for the parents, I’m just acting like responsible adult in front of them. The result of all this are vivid and wiggly photos. I love to catch decisive look in the eye or most intimate moment in between. Also I’m finding reflections and purposely searching distractions so my photographs are rarely plain and simple. I guess I’m kind a chaotic? :)
I love awkward, twisted and quirky and absolutely adore (in camera) double exposure.

As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?

Heureusement, je n’ai pas eu de mauvaises expériences. Pour l’instant, j’ai apprécié chaque famille que j’ai rencontrée, j’ai aimé observer et imaginer leur vie. Ce n’est jamais ennuyeux !

Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?

Luckily I haven’t had any bad experiences. As for now I’ve enjoyed every family that I’ve met, I loved observing and imagining their lives. It’s never boring!

Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?

J’ai écrit en détail à ce sujet sur mon blog donc si ça vous intéresse de me lire et de trouver un peu d’inspiration, vous devriez vraiment aller voir ici : http://ma-magare.com/meet-the-artist/.
Aux fins de cette entrevue, je vais juste citer une chose de mon blog : « Quand je serai grande, je veux être Fer (Juaristi). Il est mon Alpha et mon Omega.
Les photographes iconiques de Magnum comme Martin Paar, David Alan Harvey, Elliot Erwitt, etc … je n’ai pas besoin de les mentionner pas vrai ? ;-)

Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?

I’ve written in detail about this on my blog, so if you’re interested in reading and getting a bit inspiration, you should definitely go check it out: http://ma-magare.com/meet-the-artist/.
For the purpose of this interview, I’ll just quote from over there – when I grow up, I wanna be like Fer (Juaristi). He is my alpha and omega.
Iconic Magnum photographers like Martin Paar, David Alan Harvey, Elliot Erwitt etc. I don’t have to mention, right? ;)