Antonina Mamzenko – Photographe documentaire au Royaume Uni
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[INTERVIEW DE PHOTOGRAPHES]
Bonjour Antonina !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ? Qui es tu ? Quel est ton parcours ?
Je suis Antonina Mamzenko. Je suis née à Saint-Petersbourg en Russie et j’ai emménagé au Royaume Uni lorsque j’étais dans la vingtaine. Je vis maintenant à Londres depuis plus de 10 ans. J’ai un garçon de 6 ans scolarisé à la maison et qui est donc presque toujours avec moi, ce qui est à la fois très agréable mais aussi parfois frustrant. :-) Je suis un peu geek avec mon ordinateur, rat de bibliothèque (quand j’ai le temps) et grande voyageuse !
La photographie a d’abord été un loisir quand j’ai emménagé à Londres – j’ai voulu immortaliser mes premiers pas dans cette nouvelle ville. Mais pendant des années j’étais trop timide pour photographier les gens car je suis plutôt introvertie. Je pensais qu’un photographe était forcément ce bruyant personnage qui aligne les gens et leur demande de regarder l’appareil et de sourire ! Mais j’ai quand même commencé à photographier les gens de plus en plus (merci à mes amis qui ont été mes premiers modèles !) et j’ai lancé mon entreprise photo en 2009. Je faisais alors principalement du mariage et des séances familles lifestyle tout en effectuant à l’occasion quelques missions commerciales.
Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site : www.mamzenko.com
Instagram https://www.instagram.com/mamzenko/
Facebook https://www.facebook.com/LondonFamilyPhotographer/
Hi Antonina !
First of all, can you introduce yourself ? In a few words, tell us who you are and how did you get to where you are today
I’m Antonina Mamzenko. I was born in St Petersburg in Russia and I moved to the UK in my mid-20s and have been living in London for over 10 years now. I have a 6 year old son who’s home educated so is with me most of the time, which can be equally fun and frustrating at times! :) I’m a computer geek, a book worm (when I have the time) and a travel addict!
Photography started as a hobby for me when I moved to London – I really wanted to capture my experiences in the new city, but for years I was too shy about photographing people, as I’m a very introverted person. I thought you had to be that loud photographer that lines people up and tells them to look at the camera and smile! But slowly I started photographing people more and more (thank you to my friends who were my first models!) and started my photography business in 2009, and worked mainly on weddings and lifestyle family portraits, with an odd commercial job thrown in from the very beginning.
You can find my work here: www.mamzenko.com
Instagram https://www.instagram.com/mamzenko/
Facebook https://www.facebook.com/LondonFamilyPhotographer/
Comment le documentaire de famille est entré dans ta pratique ? Comment le pratiques tu ?
Quand j’ai commencé à photographier les gens, je croyais donc qu’il fallait être une photographe qui parle fort, beaucoup. Mais j’ai rapidement réalisé que je n’avais pas à être comme ça du tout ou que je pouvais alterner entre être une photographe amusante qui parle beaucoup et qui dirige, et être plus calme et observatrice. Malgré tout, jusqu’en 2015, mon travail était majoritairement dirigé. Mais j’ai réalisé que mes photos préférées étaient de plus en plus les photos naturelles, non posées, pour lesquelles je n’étais pas intervenu et où j’avais plutôt observé et capturé un moment. Néanmoins, je ne savais pas quoi faire de ces observations et j’ai continué à photographier comme le faisaient tous les autres photographes.
Un mal pour un bien je pense c’est que je suis tombée malade en 2014 et je n’ai presque pas touché mon appareil photo et n’ai fait aucune séance payante pendant près d’un an. Même si ça a été une année difficile, rétrospectivement je sais que ça m’a donné l’opportunité de prendre une pause, de faire le point et de me demander où j’allais avec ma photographie. A cette même époque, j’ai regardé le premier Creative Live de Kirsten Lewis et je me rappelle très bien de la révélation que ça a été pour moi. Je me suis dit : wow, ce que j’adore faire a en fait un nom, ET je peux vivre en faisant ça ! J’ai rapidement utilisé mon réseau pour mettre en place quelques tests de reportages documentaires, en réalisant quelques « Day in the life (NDLR reportage sur une journée complète) et j’ai tout de suite su que j’étais faite pour ça.
Fin 2015, j’avais mis à jour mon site, retiré toutes les photos posées ou dirigées de mon portfolio (j’avais heureusement plusieurs photos naturelles non posées des années précédentes), modifié mes documents papier et plongé tête première.
How did you come to documentary family photography ? How do you practice this form of photography ?
I mentioned above that when I initially started photographing people I thought you had to be this loud and chatty person, but of course quickly I discovered that I didn’t have to be that at all, or I could switch between being loud and funny and directing people to being quiet and observing. Still, up until 2015 the majority of my work was very much directed, but more and more I noticed that my favourite photographs were the candid, completely unposed ones, where I didn’t set up the shot, but instead observed and captured the moment. Still, I didn’t quite know what to do with this observation, and continued on the same way everyone else was doing it.
A blessing in disguise I guess was that I got really sick around 2014 and didn’t pick up my camera much and didn’t do any paid shoots for almost a year. Although it was a tough year, looking back I can now see that it gave me an opportunity to pause and take stock, and really think about where I was going with my photography. At the same time, I came across the first Creative Live class with Kirsten Lewis and I remember very clearly it was a light-bulb moment for me. I thought to myself, wow, this thing that I really love doing actually has a name, AND you can actually make a living doing that. I was able to quickly tap into my existing network and set up a few test documentary photoshoots, including some practice Day in the Life runs, and I knew instantly that was what I’m meant to be doing.
At the end of 2015, I’ve updated my website, removed all posed or directed work from my portfolio (I was lucky I had plenty of candid photographs from the previous years), updated my brochure and dived in head-first.
Est-ce que tu fais également de la photographie lifestyle ?
Je ne me présente pas comme une photographe lifestyle mais cette année, j’ai commencé à dire que je ferai une petite partie de 10-15 minutes de photos plus posées pour la famille pendant un reportage documentaire. Je sens que beaucoup de mes clients aiment avoir cette photo de toute la famille réunie donc si ça peut faire pencher la balance en ma faveur, plutôt que de les laisser aller chez un autre photographe, alors bien sûr je vais faire ça pour eux. Cependant, je ne montre pas ces images sur mon site, elles ne sont que pour les clients.
Do you also work as a lifestyle photographer ?
I don’t advertise myself as a lifestyle photographer, but what I’ve started doing this year is saying that I’ll do a quick portion of 10 to 15 minutes of more directed portraits for the family during our documentary photoshoot. I feel that a lot of my clients still appreciate having that picture of everyone together and if it’s a sticking point for them between hiring me and hiring someone else, then of course I’ll do it for them! I don’t show these images on my website though, they are just for the clients.
Est-ce que tes clients voient la différence entre lifestyle et documentaire ? Dois-tu leur expliquer ? Et si oui, comment expliques-tu ?
Je ne pense pas qu’ils la voient nécessairement parce que ce sont des notions très floues et même le terme « lifestyle » peut être interprété différemment en fonction des gens (J’ai vu des gens faire des photos plutôt traditionnelles mais parce qu’ils les ont faites en extérieur, se qualifient de photographe lifestyle), mais après avoir vécu l’expérience, surtout s’ils ont un élément de comparaison avec une séance réalisée avec un autre photographe, ils comprennent la différence. Beaucoup de mes clients m’ont dit à quel point ils avaient apprécié le fait qu’ils n’ont qu’à vivre leur journée normalement sans avoir à poser, à sourire, ou à s’inquiéter du comportement des enfants. Donc je pense qu’ils comprennent une fois qu’ils en ont fait l’expérience ! :-)
Je pense que je n’essaie pas vraiment de leur expliquer la différence. Je leur parle beaucoup de ce qu’ils vont vivre, du sens que ces photos prendront avec le temps et qu’ils n’auront pas à poser ou à faire des sourires forcés, et s’ils aiment mon portfolio, ils m’embauchent.
Do your clients see the differences between lifestyle and documentary ? Do you have to explain to them ? If so, how do you explain ?
I don’t think they necessarily see it, because the terms are fluid, and even “lifestyle” can mean different things to different people (I’ve seen people who do more traditional portraits but maybe outdoors calling themselves lifestyle photographers too), but I think after experiencing it, and if they have something to compare it too maybe from a photoshoot with another photographer, then they get it. A lot of my clients tell me how they loved the fact that they could just get on with their normal day and didn’t have to pose and smile and worry if their child is going to behave. So I think they get it when they get to experience it! :)
I guess I don’t really try to go out of my way to explain the difference. I talk a lot about the experience, and how meaningful the photos of the everyday moments are several years down the line, and how there will be no posing and no cheesy smiles, and then if they like my portfolio they’ll hire me.
Quel est le contexte (économique) de la photo de famille dans ton pays/ ta région ?
Je suis au Royaume Uni et c’est définitivement un marché différent de celui des Etats-Unis. Ici, les familles ne font pas une séance photo annuelle. La plupart du temps, ils m’embauchent pour une séance nouveau-né ou bébé et je ne les revois que plusieurs années plus tard (sauf s’ils ont un autre bébé). Ceci étant dit, il y a une importante population d’expatriés ici et mes clients américains ont tendance à m’embaucher chaque année.
Par expérience, je dirais aussi que les gens ici ne dépensent pas autant en photographie qu’aux Etats-Unis. La plupart investit dans des petits tirages, des cadres multiples, des livres ou des fichiers numériques plutôt que dans de très grands formats. Dans la plupart des maisons où j’ai réalisé des reportages, même dans les plus grandes, les photos de famille sont imprimées en format 10x15cm et présentées dans une grande variété de petits cadres sur les cheminées ou les pianos, et les grands cadres sur les murs sont plutôt des peintures que des photos de famille.
Il y a quand même plusieurs photographes qui réussissent très bien, il faut simplement être à l’écoute de ce que souhaite votre clientèle et le leur donner.
In your country, what is the economical context for family photography ?
I’m in the UK, and it’s definitely a very different market from the US. Here, families don’t really have annual photoshoots. Most often they’ll hire me for a newborn or a baby photoshoot, and then I won’t see them again for a few years (unless they’ve had another baby). That said we do have a big expat community here, and my American clients tend to hire me every year.
In my experience a lot of people here also don’t tend to spend as much on photography as they do in the States. Most will invest in small prints or multi-aperture frames, albums and digital images as opposed to very large framed pieces. Most houses I’ve shot in, even in the most grand ones, the family photographs are all printed in 6×4” format and displayed in a variety of shop-bought frames on a mantelpiece or on the grand-piano, and the big framed pieces on the walls are paintings rather than family photographs.
There are still a lot of photographers doing really well, you just have to listen to what your market wants and give it to them.
Est-ce que la photo documentaire de famille est une pratique bien développée dans ton pays ?
Je pense que ça commence à l’être. Je vois de plus en plus de photographes en faire dans tout le pays et il y en a plusieurs qui sont très talentueux. Malgré tout, ceux qui ont le plus de succès sont ceux qui font des séances lifestyle traditionnelles parce que c’est ce que les clients connaissent. Je pense toutefois qu’un changement va s’amorcer rapidement car les photos de type documentaire sont de plus en plus tendance (je pense aux campagnes publicitaires, magazines, etc.)
Is documentary family photography well developed in your country?
I think it’s beginning to. I see more and more photographers doing it up and down the country, and there’s a lot of amazing talent here. Still the most successful photographers business-wise are more traditional lifestyle photographers, because that’s what clients know. But I think the tide will turn fairly soon, as the documentary-style photography trend in general starts to come into the mainstream (I mean ad campaigns, magazines, etc).
Comment tes anciens clients ont il reçu cette nouvelle approche (si nouvelle approche) ?
Je pense que comme j’ai toujours mixé lifestyle et documentaire, la plupart de mes clients ne voient pas vraiment de différence et s’ils en voient une, c’est toujours très positif. La véritable transition a été plutôt pour moi : arrêter de prétendre d’être celle que je ne suis pas, suivre mon instinct et photographier en accord avec moi en tant qu’artiste et en tant que personne.
If documentary is new for you, how did your clients received it ?
I think because I have always photographed in a mixture of lifestyle and documentary, most of my clients didn’t really notice that much of a difference, or if they did they were very positive about it. The whole transition was mainly for me to allow myself to stop pretending to be someone I’m not, follow my gut, and shoot in the way that’s true to who I am as an artist and a person.
Y a-t-il beaucoup de photographes pratiquant le documentaire de famille autour de toi ? Quels sont tes rapports avec eux ?
Je pense qu’il y a maintenant plusieurs photographes qui proposent des reportages documentaires, les « day in the life » (la plupart font des reportages de seulement 6h ce qui est dommage et peut donc tromper le client car c’est mensonger – encore une fois, un terme peut avoir plusieurs interprétations), mais la plupart continue à faire du lifestyle en même temps.
Il y a un groupe facebook dont je fais partie pour les photographes documentaires au Royaume Uni qui compte près de 200 membres mais je n’ai pas rencontré la plupart d’entre eux.
Puisque j’ai commencé en tant que photographe lifestyle avant d’être une photographe documentaire, je continue à échanger beaucoup avec la communauté des photographes lifestyle, car je les connais très bien pour la plupart et je me suis fait de très bons amis au fil des ans. la plus grande partie de mes nouveaux amis photographes documentaires est éparpillée un peu partout dans le monde et nous échangeons en ligne ! Je suis sûre qu’il y a de vraies belles amitiés qui commencent et j’ai hâte de voir où ça va me mener !
Are there many photographers working as a documentary family photographer ? How do you get along together? Is there like a community or do you each do your own thing?
I think there’s plenty of photographers now offering documentary photoshoots, offering the Day in the Life type sessions (most people only do about 6 hours though, which is a shame and can be misleading to clients – again, the same word meaning very different things), but most people still do lifestyle work alongside it.
There’s a Facebook group I’m on for the UK storytelling photographers with near 200 members but I don’t know most of them in person.
Because I was a lifestyle photographer before I became a documentary photographer, I still tend to talk a lot within the lifestyle photography community, as I know most of them really well, and made some really good friends over the years. Most of my new documentary photography friends are all spread across the world, and we chat online! I’m sure there are beginnings of really close friendships there, and I’m looking forward to seeing where it’ll take me!
Qu’est ce que tu aimes dans la photographie documentaire de famille ?
Le fait que je n’ai pas à parler aux gens ? LOL Non, je plaisante ! Mais étant introvertie, avoir une bonne excuse pour ne pas être un moulin à paroles durant toute la durée du reportage, ou ne pas avoir à décider où placer mes sujets (je suis vraiment mauvaise lorsqu’il faut prendre ce type de décision dans l’instant) est définitivement une des (très égoïste) raison d’aimer ça. Mais aussi parce que par une expérience très personnelle, je sais que ces images documentaires ont tellement plus de sens que n’importe quelle photo posée ou dirigée.
J’ai d’ailleurs écrit un article assez long sur mon blog à ce sujet, à propos des photos de nouveaux-nés que j’aurais aimé avoir. Voici le lien : http://www.mamzenko.com/newborn-photos-that-wish-had-more-of/
Je pense aussi que ce don – regarder, observer, voir au delà des apparences, voir les détails, avoir une vraie connexion avec les gens sur des niveaux assez profonds, saisir des petites choses pour eux en sachant que ce sera un trésor de plus en plus précieux année après année – est la raison pour laquelle j’aime vraiment ça. J’offre aux enfants de mes clients un enregistrement de l’histoire de leur famille, quelque chose qu’ils pourront regarder plus tard en se rappelant exactement comment était leur vie et voir maman et papa avec eux sur les photos, dans leur quotidien, et voir tout l’amour qu’ils ont pour eux. Parce que c’est ça le plus important, et ça n’a pas de prix.
What do you like in documentary family photography ?
The fact that I don’t have to talk to people?! LOL No, just joking! But being an introvert, having an official excuse not to be a chatterbox for the whole duration of the shoot, or having to make decisions as to where to place my subjects (I’m very bad at making these kinds of decisions on the fly) is definitely one of the (very selfish) reasons I like it. But also because I have first-hand experience as to why these documentary images are so much more meaningful that anything posed or directed.
I actually wrote a really long post about that over on my blog, about the newborn photos that I wish I had, here’s the link: http://www.mamzenko.com/newborn-photos-that-wish-had-more-of/
Also I think that’s what my gift is – watching, observing, seeing between the lines, seeing the details, really connecting with people on a deeper level, and capturing something for them that you know will be treasured for years and years and years is really why I love doing it. I’m giving my clients’ children a record of their family history, something they can look back on and remember exactly how it was and actually see mum and dad with them in the pictures, doing the everyday things, and seeing the love. Because that really is what matters, and that’s priceless.
Quelle est ton approche personnelle ? A quoi es-tu sensible ?
Simplement, quand j’arrive, je discute un peu avec les parents (on aura déjà eu plusieurs échanges au téléphone, ils auront rempli un questionnaire auparavant donc quand je commence à photographier, j’en sais déjà un peu sur eux), je parle avec les enfants (s’ils en ont envie, sinon, je les laisse faire) et habituellement, un instant à photographier se présente assez rapidement et je saisis donc mon appareil et commence le reportage. Je vais échanger avec les parents tout au long du reportage et les enfants veulent généralement que je joue avec eux, que je leur lise des histoires et tout le toutim, alors je joue un peu avec eux. Quand c’est un reportage sur une journée complète (day in the life), je prends mon temps et il m’arrive de poser mon appareil par moments mais si c’est un reportage de 2 heures, j’ai plutôt tendance à ne pas m’arrêter.
Je suis très respectueuse de l’intimité de mes clients et aussi en ce qui concerne la nudité et je ne partagerai rien en ligne si moi-même je ne n’avais pas voulu. Pour chaque reportage, je demande toujours à la maman qui allaite si je peux continuer à prendre des photos (tout en lui disant de ne pas s’inquiéter, que j’ai déjà tout vu et que c’est très bien et en lui racontant des choses amusantes sur ma propre expérience d’allaitement). Pour la toilette ou le bain, si c’est un bébé ou un tout petit, je prends des photos mais pour les plus grands je suis à l’écoute des signes qui me montrent s’ils sont à l’aise ou non à me voir les photographier ainsi.
What is your personal approach? What are you sensitive to ?
Well I basically just show up, chat with the parents for a little (we will have had conversations on the phone, and they will have filled a questionnaire beforehand as well, so by the time I start shooting I already know quite a bit about them), chat to the kids a little (if they feel up to it, if not I just leave them be) and usually a moment presents itself very quickly so I grab my camera and start shooting. We’ll talk with the parents throughout the shoot, and the kids will usually want me to play with them and read to them and what not at some point as well, so I’ll play with them a little. If it’s a Day in the Life I take things a lot slower and actually put my camera down every now and then, but if it’s a shorter 2 hour shoot then I tend to just get on with it.
I’m very respectful of my client’s privacy and also any nudity, and I tend not to share anything online that I myself would not have wanted online. As far as the actual shooting, I’ll always ask a breastfeeding mum if that’s ok if I keep shooting (while telling her not to worry and that I’ve seen it all, and that it’s all fine, and telling them a funny story from my own breastfeeding journey). With toilet or bathtime, if it’s a baby or a toddler then I just shoot, and if it’s an older child I follow their cues as to how comfortable they are with me photographing them at that stage.
As tu déjà rencontré des difficultés lors d’un reportage ou dans l’accueil de tes clients ?
Pour être honnête, rien qui ne concerne spécifiquement la photo documentaire ! Par contre très tôt dans ma carrière, j’ai frappé méchamment un enfant avec mon appareil photo. J’avais mon boîtier sur une sangle autour de mon cou, le petit était sur une balançoire poussé par son papa. Je me suis penchée pour le chatouiller afin d’avoir un sourire, ça a donné un élan au boîtier qui l’a frappé en plein sur le front. Résultat : une grosse bosse ! C’était horrible ! Heureusement, c’était en fin de séance et on a pu le soigner rapidement. Je ne porte plus mon appareil autour du cou maintenant, je l’ai toujours dans ma main avec la sangle enroulée autour de mon poignet pour éviter qu’il tombe et si je ne suis pas en train de photographier, je le cale entre mon coude et mon corps.
Il y a aussi la fois où j’avais noté la séance sur la mauvaise date de mon calendrier, il y a plusieurs années. J’étais tranquillement installée dans mon bureau en pyjama en train de travailler mes images quand j’ai eu un appel du client me demandant où j’étais. Je ne me suis jamais préparée aussi vite de ma vie, jamais ! Après une course folle en taxi dans Londres, je suis arrivée avec une heure de retard. Heureusement, tout s’est bien passé, je me suis vraiment bien excusée auprès de mes clients qui ne m’en ont pas voulu. Dorénavant, je vérifie toujours deux fois mon calendrier :-)
Did you ever have any issues during a session or with the family who was hosting you ?
Nothing that would relate to documentary photography specifically that I can think of to be honest! Well really early on in my career I hit a child with my camera, that was pretty bad! I basically had the camera on a strap around my neck and the toddler was being pushed by his dad on a swing, and I think I leaned in to tickle the child to get a smile and the camera swung and hit him right in the forehead, resulting in a fairly big bump! That was pretty horrible – luckily it was the end of the shoot, so we wrapped it up quickly. I don’t wear my camera on my neck anymore, it’s always in my hand and wrapped around my wrist so I don’t drop it accidently, or if I’m not shooting it’s tucked in between my elbow and my body.
Or another one I can remember from several years ago when I put the shoot in the wrong date on the calendar. So I’m sitting in my office in my pajamas peacefully editing when I get a phonecall from a client asking where I was. I never got ready so quickly in my life, ever. Cue a mad dash across London in a taxi and I was there, an hour late. Luckily it was all well, and I apologized profusely, and they were very happy. I double check my calendar now :)
Y a-t-il un moment que tu préfères lors d’un reportage ? As-tu une anecdote de reportage?
Certains de mes moments préférés sont lorsque les enfants me demandent si je vais revenir le lendemain pour rejouer avec eux ! Ou s’ils peuvent me ramener à la maison lorsque c’est un reportage en extérieur ou avec une famille étrangère. C’est vraiment très précieux et un éloge sans pareil de ce type de photographie.
Which is your favorite moment in a DITL session ? Any particular story that happened during a session you’d like to share?
Some of my favourite moments are when the kids ask me if I’m coming back to play the next day too! Or if they can take me with them back home, if it’s an outdoor shoot, or a shoot with a family visiting from abroad. That’s really precious and the praise for their experience with this type of photography like no other.
Qui sont tes influences ? Quelles sont tes sources d’inspiration ?
J’exerce ce métier depuis près de 8 ans (environ, j’ai perdu le compte des années et je ne suis pas certaine du moment précis où la passion est devenue un métier) donc j’en suis à un point où j’essaie plutôt de regarder autre chose que ma spécialité pour m’inspirer. Je regarde les photographes commerciaux ou de célébrités, photographe de voyage, de paysage, etc. Ma plus récente obsession en documentaire est pour Pete Souza et son travail avec Barack Obama. Je regarde sans cesse ses images et je suis chaque fois soufflée par leur force. Plus tard, quand je serai grande, je veux être comme Pete.
Il y a aussi des périodes où je ne regarde plus le travail des autres parce que c’est tellement facile d’être frustrée en voyant leurs meilleurs travaux et en comparant leurs best-of à mes images pas encore post-traitées. J’espère ne pas devenir arrogante sur ce point ! C’est simplement comme ça que je le ressens en ce moment. L’an dernier à un moment de ma vie j’ai été tellement abattue en voyant le très beau travail des autres sur Facebook et Instagram que je me suis sentie incompétente en tant que photographe et que j’ai préféré m’éloigner des réseaux sociaux pendant une semaine. Ça m’a vraiment beaucoup aidé de me reprendre et m’organiser, et d’arrêter de penser à ce que font les autres, vraiment me concentrer à réaliser le meilleur travail possible pour mes clients et ne pas m’inquiéter d’autre chose.
Je cherche vraiment les photographes qui comprennent le côté business de la photographie, et je trouve avec eux l’inspiration et le savoir. J’appartiens aussi à un petit groupe de photographes sur lequel je peux compter en ce qui concerne d’honnêtes critiques sur les images. Ils m’inspirent chaque jour avec ce qu’ils font, pas seulement photographiquement parlant, mais tout l’ensemble, le côté business et l’organisation, la persévérance et l’humour que cela demande de tenir ce genre d’entreprise.
Who are your influences ? What is a source of inspiration for you?
I’m coming to my 8th year in the industry (or thereabouts, I’ve lost count and not too sure when the hobby became the profession) so I’ve come to a point that I’m trying to look outside my industry for inspiration, so I look at commercial and celebrity photographers, travel photographers, landscape photographers, etc. My most recent obsession documentary-wise is Pete Souza and his work with Barack Obama. I keep looking at his images and I’m just blown away by them. I want to be like Pete when I grow up.
I also have periods when I don’t look at anyone’s work at all, because it’s really really easy to get frustrated with yourself seeing everyone’s best work out there and comparing your uncut edit to everyone else’s “highlight reel”. Hope I’m not coming across very arrogant about it! It’s just how it is for me right now – at one point last year I got so overwhelmed with seeing everyone’s beautiful work on Facebook and Instagram, and felt really inadequate as a photographer, I actually went “social media sober” for over a week. It really really helped immensely to get my act together and stop thinking about what others were doing and really concentrate on doing my best work for my clients and not worrying about anything else.
I do look up to photographers who have it together business-wise, and seek inspiration and knowledge from them. I also have a small group of photographer friends on whose honest feedback I can always count, and they inspire me every day with what they do, not necessarily shooting-wise, but the grind of it all, the business and admin side, the perseverance and humour it takes to run this kind of business.
Great interview and photographer!
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