Le reportage du quotidien : pour ou contre ?

La plupart du temps, les familles sont ravies de découvrir cette possibilité d’être pris en photo sans poser, avec leurs enfants et trouvent ça génial de garder des souvenirs de leur vie au quotidien. Mais, il arrive aussi que l’on rencontre quelques objections à ce type de photographie. Voici une liste non exhaustive de quelques réticents au documentaire famille :

1. Je ne serai pas à mon avantage

Faire venir un photographe qui vient photographier notre famille à la façon d’un reportage laisse supposer l’authenticité et le naturel des photos. Certains entendent alors par naturel et authentique le fait de ne pas être à son avantage. L’idée du documentaire de famille est, en effet, de relater l’histoire de votre famille telle qu’elle est. Ce type de photographie ne consiste pas à vous mettre en valeur comme de la photographie de mode, par exemple, mais, de vous permettre de garder des souvenirs de votre vie. Après, si vous souhaitez faire venir un photographe pour immortaliser vos moments avec vos enfants et que vous avez peur de ne pas être à l’aise, rien ne vous empêche de vous préparer un peu, en vous maquillant si vous en avez l’habitude et en choisissant des vêtements dans lesquels vous vous sentez bien.

2. Mes enfants n’aiment pas être pris en photo (et mon mari non plus d’ailleurs)

Elles sont rares les personnes qui vous diront qu’elles adorent être prises en photo. Mais, souvent ce qu’elles n’aiment pas, c’est de devoir poser, de sourire de manière forcée et de ne pas savoir quoi faire en face de l’objectif. Justement un documentaire est idéal pour vous qui détestez tout cela car le photographe saura faire oublier l’appareil et vous n’aurez qu’à vivre votre journée comme d’habitude.

la photo du dimanche par Ernestine et sa famille

3. C’est le bazar chez nous

Si vous avez l’habitude de vivre comme ça, pourquoi ne pas garder en photos ce qui vous ressemble. Si vous êtes loin d’être maniaques, restez comme ça et ne vous empêchez pas de conserver les souvenirs de votre vie de famille juste à cause de quelques bibelots pas rangés ou des jouets qui trainent dans le salon. Maintenant, si vous préférez, vous pouvez toujours faire un peu de ménage avant l’arrivée du photographe.

Faire les courses en famille - reportage du quotidien

4. On ne fait rien de très intéressant au quotidien

On a souvent cette impression, en effet, de ne rien vivre d’excitant dans notre quotidien, mais, c’est aussi des petites choses, des instants partagés anodins qui font la richesse de notre bonheur en famille. Les repas, la toilette, le brossage de dent, les enfants qui tardent à aller se coucher, les petites bêtises, les courses avec les caprices parfois, les devoirs après l’école, les câlins, l’histoire du soir, les jeux de vos enfants sont autant de moments que vous aurez plaisir à revoir dans quelques années, on vous l’assure.

N’oubliez pas que les années passent très vite et que tous ces petits moments passés avec vos enfants s’envolent au fil du temps. Les conserver en images est un bon moyen de se les rappeler plus tard. Après tout, n’appréciez-vous pas de tomber sur un vieil album des souvenirs de votre enfance ?

Le coucher vu par…

Le coucher vu par Maryline

Ce sont souvent les dernières images que l’on va réaliser dans une journée. Le coucher est souvent un très beau moment entre les parents et les enfants. C’est un instant calme et tendre, le moment où l’on fait le point sur la journée, où l’on fait redescendre la pression pour passer une bonne nuit. Et bien sûr, c’est aussi la fameuse histoire du soir suivie de câlins et de bisous.

A ce moment-là, on nous oublie vraiment, déjà parce que la famille s’est bien habituée à notre présence toute la journée et, en plus, les parents et les enfants sont tellement connectés qu’ils ne font plus attention à ce qu’il se passe autour.

Au niveau technique, il faut forcément monter les ISO très haut car la lumière est souvent réduite à une petite lampe de chevet, mais, cela permet justement d’avoir une belle ambiance sur les images. J’aime bien aussi quand ça devient un peu compliqué et que l’on est obligé de chercher de bonnes idées créatives pour retranscrire un moment.

Le coucher vu par Annie

Ce n’est pas la partie la plus simple à photographier. A la fois pour les questions de luminosité déjà évoquées et aussi, parfois, pour la « lutte » parents-enfants. Je sais que je dois être efficace rapidement pour raconter ce rituel et ne pas m’attarder. Après quelques clics, je dis au revoir et ferme la porte pour laisser les « négociations » se faire sans influence extérieure inopportune.

Le coucher vu par Marine

Le coucher, c’est un moment plein de rituel dans les familles : histoire du soir, bisous et câlins à rallonge, on vérifie que doudou est là, que la veilleuse est allumée… Après le brossage de dents et pyjama, il faut se calmer et se préparer a dormir. C’est le moment pour moi de me transformer en petite souris, me faire le plus discrète possible, laisser les parents profiter du moment où leur petits amours s’affaissent tendrement contre eux. Je fais quelques photos et je quitte la pièce sur la pointe des pieds…

Le coucher vu par Sybil

Le coucher est toujours un joli moment d’intimité entre parents et enfants, pas toujours simple à photographier car la lumière est très basse voire inexistante ! Et parfois, pour qu’ils arrivent à endormir leurs enfants, il vaut mieux s’éclipser assez vite pour permettre aux petits de se laisser aller. J’aime bien ce moment car c’est un moment de rituel. Le coucher c’est le soir bien sûr mais ça peut être aussi la sieste !  Et lorsque ce sont les parents qui s’endorment, la photographe se régale ! ;-)

Le coucher vu par Nadine

 

 

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Je veux transmettre mes valeurs

Nous terminons nos articles sur la parentalité avec Angélique Guilland, coach familiale & relationnelle de 365 jours parents sur la transmission de nos valeurs à nos enfants. Merci énormément Angélique d’avoir partagé, avec nous, tous ces sujets qui pourront guider les parents.

Nous sommes tous construits sur un socle de valeurs qui nous portent et nous animent et, bien évidemment, nous les transmettons à nos enfants.

Avez-vous déjà fait le point sur les vôtres et celles de votre conjoint ?

C’est quand elles sont maltraitées ou non respectées que nous réagissons, parfois de façon excessive.

Si la politesse est importante pour vous, vous vivrez mal que votre enfant ne dise pas bonjour aux gens que vous croisez, ne dise pas merci et s’il te plait… et vous allez donc vous acharner à lui inculquer cette valeur. Attention cependant de ne pas le forcer, par exemple, de faire un bisou pour dire bonjour ou merci. Soyez à l’écoute de son intégrité, ce n’est pas parce qu’il ne veut pas embrasser sa grand-mère qu’il est mal élevé et qu’il cherche à vous provoquer.

Si la bienveillance est importante pour vous, il y a de fortes chances pour que vous viviez mal les bagarres et la violence dont peuvent faire preuve certaines fratries. Expliquez-leur que l’on peut se défendre avec des mots plutôt que des coups.

Si la communication est importante pour vous, vous vivrez mal de voir vos enfants collés à leurs écrans. Demandez leur de respecter des temps de partage en famille pour garder une communication familiale, lors des repas par exemple ou le week-end.

Ces valeurs feront aussi la différence entre l’éducation de maman et celle de papa. Parce qu’elles sont différentes, votre seuil de tolérance va varier en fonction des situations. Cela enseigne aux enfants que chaque personne est différente et cela les rend adaptables à toute situation. Rassurez-vous sur la transmission de ce qui vous parait être une « bonne éducation », ils entendent ces principes, les testent à l’adolescence pour se les réapproprier une fois adultes. Et même si elles sont différentes des vôtres, elles ne sont pas pour autant mauvaises, ce sont justes celles qu’ils vont choisir pour se forger leur personnalité.

Angélique Guilland

Témoignages des familles du Pop Up 2018

Lors du Pop up de Joyeux Bazar (3 jours de formation à Nantes début mars) nous avons fait appel à des familles pour proposer aux stagiaires une pratique de 4h. 70 familles se sont montrées intéressées, la plupart découvrant complètement le concept.
Voici quelques extraits de leurs réactions à la découverte des images. Nous les remercions fortement de leur engagement dans cette expérience. Leurs retours nous sont précieux et sont aussi notre meilleure publicité pour faire connaitre ce nouveau concept !

© Emilie K
Je stressais un peu avant, je pensais qu’on allait se sentir « épiés », « regardés », presque « jugés ». Mais en fait pas du tout, Emilie nous a vraiment mis à l’aise dès son arrivée. Je m’étais imaginé qu’elle n’allait pas dire un mot de toute la séance, qu’elle serait là comme une ombre silencieuse et qu’il faudrait faire « comme si elle n’était pas là » ce qui est forcément impossible, puisque forcément « elle est là » ! :) Donc en fait Emilie a trouvé la bonne distance, car elle a quand même interagit avec nous, en nous parlant de tout, de rien, de temps en temps, surtout avec les enfants.
On a fait le pire petit déjeuner qu’on a jamais fait !! :) :) Il n’y avait plus de pain, il restait juste 3 misérables tartines, que j’ai faites complètement brûler au grille pain, les filles s’étaient levées à 6h30, la petite avait mal aux dents …. C’était loin d’être la famille Ricoré !! :) :) Et pourtant les photos sont pleines d’amour !
On les adore !! elles sont vraiment belles, elles transpirent une belle atmosphère, beaucoup de douceur dans le quotidien. En plus pour nous notre petite dernière commence ses premiers pas, on est dans une période sympa, on la gardera en mémoire très longtemps grâce à ces photos.

© Amandine Roumieux
Nous étions tous rapidement très à l’aise malgré la présence de 2 à 3 photographes autour de nous, elles ont su se faire discrètes et presque se faire oublier sauf de notre petite puce de 4 ans qui trouvait formidable d’être l’objet de tant d’admiration et de poser pour ses paparazzis ! C’est peut être pour les enfants plus grands (aînée de bientôt 11 ans) qu’il est plus difficile d’être détendu mais globalement les photographes parviennent à trouver des moments de total laisser aller.
J’appréhendais un peu la durée (4h) en me demandant finalement si nous vivions des choses suffisamment palpitantes pour faire l’objet de photos… et on découvre que se brosser les dents ou descendre des escaliers peut faire une image formidable !
Nous avons passé une matinée fantastique car on s’est sentis un peu obligés de faire des choses tous ensemble pour ne pas nous « disperser » dans la maison, et du coup au lieu de vaquer à nos occupations individuelles comme on peut souvent le faire on a vécu de longs moments de partage tous les 5. Et rien que pour ça le souvenir associé aux photos est déjà excellent.
C’est incroyable de voir la poésie que peuvent dégager de simples actes du quotidien et je pense qu’elles vont évoquer en nous beaucoup plus qu’une séance de photos figée mais se faire aussi la réminiscence des vrais instants que nous étions en train de vivre, en famille et dans notre maison. Le naturel des instants pris sur le vif est tellement plus beau qu’un sourire un peu forcé.

© Isabelle Gloaguen
C’était une belle expérience. La photographe a su nous mettre à l’aise tout en restant discrète pour capter les vraies moments de vie.
Les enfants ont pris cela comme un jeu, ils étaient ravis.
Je trouve l’idée excellente. Ce type de photo a beaucoup plus d’âme et d’émotions.

© Séverine Reynaud
Très bonne expérience, le premier 1/4 d’heure est un peu « bizarre » on ne sait pas trop ce que l’on attend de nous et finalement on se rend vite compte qu’on attend rien de nous si ce n’est de vivre notre vie ? !
C’était conforme à ce que j’avais imaginé, mais encore plus sympa que ce je pensais sur le plan relationnel/ échange avec la professionnelle sur place .. une belle rencontre !
Les enfants l’ont bien vécu, ils étaient un peu « timides au début » mais la naturel est vite revenu ! Ils ont rapidement pris goût à se faire photographier !
Les images sont très belles .. les images en elles même m’ont un peu surprise lorsque l’on prend une par une mais un énorme coup de cœur lorsqu’on regarde le « pop up » et notre histoire racontée… j’étais très émue de voir le Pop up , de « nous » voir vivre !
Un super souvenir , 2 min qui résument beaucoup ! Il faudrait en faire un tous les 6 mois , on oublie si vite notre quotidien !
Un excellent moment et un souvenir extraordinaire !!

© Marie Baillet
Une expérience très sympathique, les stagiaires ont bien réussi à nous mettre à l’aise pour que nous soyons naturels.
De magnifiques clichés qui subliment des moments simples.

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Et pour les ados alors ?

On continue d’aborder nos sujets sur la parentalité avec Angélique Guilland, coach familiale & relationnelle de 365 jours parents. Elle nous parle, cette fois-ci, de la parentalité face aux ados. Merci encore Angélique de nous éclairer sur ces différents sujets !

Avec les ados, ce sera une autre affaire. Le cadre est toujours aussi important, mais, il sera moins serré. Sa liberté à l’intérieur sera plus importante pour développer son autonomie et il sera construit, avec lui, en prenant en compte ses besoins, mais, aussi, les vôtres. Il y aura aussi des parts négociables, le cadre d’un ado étant en perpétuel mouvement pour assurer une bonne harmonie dans vos relations, mais, il sera toujours là et posé par vous aussi.

Quelques exemples :

Pour les sorties, votre ado va vouloir qu’il y en ait beaucoup plus que vous ne le souhaiteriez. Il suffit de définir clairement le nombre par mois et sous quelles conditions (devoirs faits, résultats scolaires convenables, aide à la maison, rencontrer les parents si il/elle va dormir chez un(e ) ami(e )…) et de prévenir votre ado que si vos conditions ne sont pas respectées, il n’y aura plus de sorties ! Le rythme de ses sorties peut aussi varier en fonction des périodes (scolaires et vacances), mais pensez toujours à pointer le caractère exceptionnel !

Pour l’aide à la maison (mettre la table ou débarrasser, ranger sa chambre, faire le ménage…), établissez vos demandes et écouter ses revendications, trouver des compromis qui feront que tout le monde se sentira respecté. Pour l’utilisation du téléphone, posez des règles précises (pas de téléphone à table mais attention…pour les adultes non plus, poser son téléphone à une certaine heure avant de se coucher…), même chose pour tous les écrans bien entendu.

Le cadre pour un ado sera composé de 4 parties :

– ce qui est interdit (rapport à la loi)
– ce qui est libre
– ce qui est négociable (en fonction de certains éléments définis ensemble)
– ce qui est non-négociable (ce dernier pouvant éventuellement évoluer de façon exceptionnelle).

Prévenez toujours votre ado des conséquences de ses transgressions de façon à ce qu’il sache que tout acte en entraine un autre et dites-vous bien qu’il cherchera souvent à tester les limites de votre cadre, c’est un des principes fondamental de l’adolescence, il en a besoin pour construire sa propre identité.

Angélique Guilland

Un documentaire de famille, comment ça se passe ?

On vous parle souvent de l’importance de garder des souvenirs des moments de votre quotidien, mais on ne vous a pas forcément expliqué comment nous allons documenter cette journée en famille. Alors, concrètement, comment se passe un documentaire de famille ?

© Sybil Rondeau

Je réalise plus souvent des demi-journées que des journées complètes, et je commence très souvent dès le petit déjeuner. Il m’arrive même de dormir sur place si la maison est vraiment loin de chez moi. C’est d’ailleurs à mes yeux l’idéal : en arrivant la veille, je peux faire connaissance, et la première appréhension à ma présence dans leur quotidien est immédiatement levée par cette rencontre informelle, autour d’un dîner par exemple. Dans le cas contraire, j’arrive au petit matin, les enfants ne sont pas forcément encore debout, et je commence par rassurer les parents parfois un peu stressés par cette présence incongrue. Je leur explique que les enfants vont être au centre de mon reportage, ce sont eux les sujets principaux. Cela permet bien souvent de les détendre ! Bien sûr, dans tous les moments d’interaction parents – enfants, ils seront tout autant mes sujets et je serai à même de capter de beaux moments de complicité. Les petits m’observent, se demandent ce qui se passe. Et puis assez vite ils reprennent le cours de leur vie… ils trouvent plutôt agréable qu’on s’intéresse à eux de cette façon ! Tout au long du reportage, je n’interviens pas sur ce qui se passe mais je suis là avec eux, assez proche puisque je travaille majoritairement au grand angle. Cela me permet de créer des images dynamiques qui donnent la sensation de revivre le moment quand on les regarde. Je participe tout de même un peu en parole, je vis le moment avec eux pour mieux le photographier.

© Nadine Court

Que ce soit pour un reportage d’une demi-journée ou d’une journée complète, ce que je préfère c’est arriver en fin d’après-midi, après la sieste ou après l’école pour les plus grands. Dans le cadre d’une demi-journée, c’est généralement après cette heure que les rituels sont les plus importants : goûter, devoirs, bain, repas, jeux et coucher. Et dans le cadre d’une journée complète, ça me permet de faire connaissance avec les enfants pendant qu’ils sont bien éveillés plutôt que de les surprendre au réveil. Découvrir une inconnue dans sa maison alors qu’on a tout juste ouvert les yeux peut être assez intimidant pour certains enfants. Et puis en dormant sur place, je suis sûre d’être là au réveil ! :-)

Pour le déroulement du reportage, je n’essaie pas de me faire oublier. La famille s’habitue à ma présence et met très peu de temps à reprendre sa routine. On échange, on plaisante, on rigole. Tout se fait très naturellement. Par contre, je n’interviens pas sur les événements dans la mesure où je ne demande rien et je ne déplace rien. C’est du 100% naturel ! :-)

© Marine Poron/Ernestine et sa famille

De mon coté, je prépare ma venue en amont. Les familles reçoivent un petit questionnaire et un guide pour expliquer au mieux ma démarche, ce que je ferai ou ne ferai pas, ainsi que quelques conseils pour que tout le monde profite au mieux de ce moment. Le questionnaire me permet de créer un premier contact réel avec la famille. Je leur demande de se dévoiler un peu, de réfléchir à ce qui compte pour eux etc. Des petites informations anodines qui me permettent d’arriver le jour J avec une meilleure idée de qui ils sont. Quand j’arrive chez les gens, nous commençons par discuter, je les questionne, je creuse un peu les réponses qu’ils m’ont fournis, je fais connaissance avec tout le monde et je commence doucement à prendre des photos. Tout au long de la journée, je vais discuter avec mes hôtes, partager leurs activités, les repas… Comme si je faisais partie de leur vie. Je dis parfois que c’est comme de recevoir une cousine éloignée qu’on n’a pas vu depuis très longtemps. Au début, on tâtonne et petit à petit, tout devient naturel. Ma manière de me fondre dans la vie de la famille, c’est d’en faire partie le temps d’une journée. Cela me permet de mieux ressentir ce qu’il s’y passe et tout l’amour qui circule. Et je vous jure qu’à chaque fois, j’ai envie d’être adoptée <3!

© Annie Gozard

Quand je couvre des demi-journées, je préfère aussi commencer à l’heure du petit-déjeuner. Parce que j’adore ce moment et qu’il permet d’aller crescendo en termes de rythme.

Alors évidemment, on a besoin d’un petit temps d’adaptation pour s’apprivoiser mutuellement. Au tout début, même s’ils ont été prévenus au préalable, les enfants sont intrigués par ma présence et par le fait d’être photographiés (difficile alors de faire des photos sans qu’ils regardent l’appareil) mais ça leur passe très rapidement.

Quand j’arrive, je ne connais pas grand-chose de la famille. Je n’échange pas beaucoup avec eux avant mon arrivée. Je leur ai juste expliqué dès le premier contact en quoi consistait ma démarche et je m’assure qu’ils sont réceptifs. Donc si je viens chez eux les photographier, c’est qu’ils ont bien compris et qu’ils sont partants pour vivre leur vie comme d’habitude mais sous mon oeil attentif. Et de mon côté, je m’adapte à ce que je vois, ce que je ressens.

Donc une fois sur place, je discute, je prends mes marques dans l’espace. Puis je rentre un peu dans ma bulle pour rester concentrée. Car je ne sais pas discuter et photographier en même temps, c’est mon draaaame ! Sur mes tous premiers mariages et mes tous premiers reportages famille, ça m’a déjà arrivé d’être tellement engagée dans une discussion d’en oublier que je suis venue pour faire des photos …

La demi-journée se finit sur le déjeuner que je partage avec mes hôtes. Et avec un peu de chance, il y a au moins un enfant qui a besoin de faire une sieste juste après mon café, ce qui permet de clore le reportage. Parce que sinon, j’y serais encore …

© Maryline Krynicki

Avant la journée de reportage, je prends du temps, souvent par téléphone, pour bien expliquer comment va se passer la journée avec moi. Les familles ont besoin de comprendre, concrètement, ce que ça va impliquer et d’être rassurées quand elles n’ont jamais vécu une expérience comme celle-ci. Et, en fait, tout se passe tellement naturellement, qu’à la fin de la journée, elles ne savent plus pourquoi elles s’étaient inquiétées avant. Et donc, comment cela se passe ? Je viens tout simplement partager une journée avec eux. J’arrive assez tôt le matin, parfois, avant que les enfants ne se réveillent, je m’équipe et je commence par photographier l’environnement, là où ils vivent. Je viens ensuite sonner à la porte et je fais la connaissance de tout le petit monde, en continuant de photographier pour les habituer. Ils oublient facilement l’appareil comme ça. La journée défile et je photographie leur vie, leurs activités en famille, les instants du quotidien, ce qu’ils partagent au jour le jour. Je les quitte le soir, après le diner, avec ce sentiment d’avoir passé une journée avec des copains. C’est hyper agréable et j’ai déjà hâte de les revoir pour leur faire découvrir les images !

La toilette vue par…

La toilette vue par Maryline

Ce moment est un peu à part dans la journée. On a l’impression d’une parenthèse, d’un instant plus calme, même si les enfants peuvent faire les fous dans leur bain.

Pour les photos, ça peut être plus compliqué pour deux raisons principales, l’une technique et l’autre plus relationnelle. Les contraintes techniques, nous en avons plein dans une journée, mais, pour la toilette, on peut, souvent, difficilement se déplacer, on a peu d’espaces et la lumière est la plupart du temps artificielle. C’est donc l’occasion d’utiliser des astuces et d’être plus imaginatif en jouant avec les reflets dans les miroirs, l’exposition, les cadrages originaux. Et, ça tombe bien car j’adore ça !

Il faut aussi faire attention à la pudeur de chacun. Je demande toujours si ça ne dérange pas que je continue à photographier pendant la toilette des enfants. Je demande aux parents, mais, surtout aux enfants qui n’osent pas tout le temps exprimer leur gène. Et, ça se passe super bien lorsque chacun est respecté. Et puis, on peut cadrer nos images pour respecter l’intimité. Cela aussi nous pousse à chercher de meilleurs angles de vue.

La toilette vue par Annie

Le passage dans la salle de bains ou le moment où je regrette d’avoir repris deux fois du dessert ! La circulation y est parfois si réduite qu’il me faut grimper sur quelque chose pour trouver une place. En équilibre sur les rebords de la baignoire, j’essaie de protéger mon objectif des éclaboussures. C’est pas toujours facile la vie du photographe documentaire de famille ! Une fois ces contraintes physiques maîtrisées, place au spectacle des jeux d’eau et des frimousses ravies. Le moment que je préfère dans cette séquence, c’est souvent celui qui arrive juste après : le réconfort dans la chaleur du peignoir et l’instant massage.

La toilette vue par Marine

La toilette est un moment de la journée où l’on peut s’amuser photographiquement parlant. Il y a des bulles, des reflets, de la buée, des grimaces… On peut montrer ou cacher les choses. C’est un moment où parents et enfants ont leur rôle bien défini et c’est parfois une « petite bataille » ou au contraire l’éclate totale. Plus encore que pour les autres moments, c’est important de respecter la pudeur et l’espace vitale des personnes photographiées, de leur demander leur accord pour se faire accepter totalement. J’aime aussi chercher des détails, des petites mains, les cils, ou le reste d’un tatouage éphémère ou d’un vernis de déguisement, où encore chercher des images graphiques en m’appuyant sur les lignes de la salle de bain.

La toilette vue par Sybil

C’est un moment privilégié de la journée avec les enfants. La plupart du temps, les petits aiment jouer avec l’eau et profitent bien de cet instant plaisir. Pour moi qui aime être proche de mon sujet, la petitesse de l’espace d’une salle de bain est plus souvent un atout. L’enfant va évoluer dans un cadre très restreint et rien ne pourra m’échapper ! En terme de composition, il va y avoir des miroirs, des reflets, de la buée… autant d’éléments avec lesquels je vais pouvoir jouer. C’est aussi un moment de complicité entre les parents et leurs enfants ou encore entre frères et sœurs. Bref, sans aucun doute un de mes moments préférés de la journée !

La toilette vue par Nadine

C’est un de mes moments favoris de la journée parce que c’est toujours un moment de jeux et de « bêtises » potentielles. Éclaboussures, rires, moments d’échanges avec les parents… Je fais bien entendu attention à ne pas mouiller mon matériel mais je n’hésite pas pour autant à m’approcher au plus près. Bien sûr, je rêve d’une grande salle de bain lumineuse avec une baignoire au beau milieu de la place pour pouvoir Circuler à mon aise mais il faut savoir jongler avec les contraintes d’une petite salle de bain avec peu d’espace pour circuler. C’est parfois frustrant parce qu’on rate plusieurs beaux moments faute d’avoir le bon angle de vue. Il faut redoubler de créativité et d’originalité. Un défi bien agréable à relever !

Comment faire de meilleures photos de vos enfants

Ce sont les vacances de Noël et vous allez vouloir mitrailler vos enfants émerveillés devant leurs cadeaux, le sapin ou le Père-Noël. On vous donne chacune deux conseils pour réussir vos photos et garder les plus beaux souvenirs de vos petits lutins. Vous allez donc pouvoir appliquer nos dix bons conseils pour des photos d’enfants réussies !

Premier conseil : ne leur demandez pas de poser.

Ce que vous avez envie de garder en souvenir, ce sont ces moments de joie qu’ils vont avoir en ouvrant leurs cadeaux ou tous ces moments d’émerveillement devant les décorations de Noël, non ? Si vous demandez à vos enfants de vous regarder en prenant vos photos, vous perdrez justement ces instants précieux, ces vrais souvenirs de ce qu’ils étaient en train de vivre. Et, ce sont ces moments de vie que vous aimerez vous rappeler, dans quelques années, quand vous regarderez vos images. Je sais que c’est souvent tentant pour les enfants de poser naturellement dès qu’ils voient un appareil photo. Prenez votre mal en patience et attendez qu’ils ne fassent plus attention à vous. Si vous les avez habitués à regarder l’objectif automatiquement, expliquez-leur que, pour cette fois, ils n’ont pas à le faire et invitez-les à continuer leurs activités. Prenez du recul, s’il le faut, pour qu’ils oublient qu’ils sont pris en photo.

Deuxième conseil : mettez-vous à leur hauteur.

Pour de plus belles photos, n’hésitez pas à vous accroupir, voire vous allonger par terre pour être à la même hauteur que vos enfants et voir le monde comme eux. Votre image aura plus d’impact et vous immortaliserez vraiment ce qu’ils vivent « de l’intérieur ». Essayez et vous verrez une grande différence entre une photo prise de dessus qui donne l’effet d’un point de vue extérieur et une photo à leur hauteur où vous photographiez quasiment ce qu’ils vivent.

Troisième conseil : soyez patient !

Vous venez de rater un joli moment, passé trop vite juste sous votre nez ? Ne vous découragez pas ! Un enfant, ça refait encore et encore les mêmes choses, surtout si c’est une bêtise ou si ça fait rire l’assemblée. Ainsi, il faut se tenir prêt et cette fois, vous aurez le bon angle, les bons réglages et la photo sera parfaite.

Quatrième conseil : pour faire rire, riez !

Si vous demandez à votre enfant de sourire, il va généralement vous faire le sourire le plus figé possible ou une grimace au choix. Il ne faut pas lui en vouloir, on ne sourit pas comme ça sur demande ! Vous aimez vous quand votre mari vous photographie et vous dit :  » allez, soit naturelle » ? Pas facile, non ? Le secret, c’est de se mettre en miroir : si vous voulez des sourires, souriez vous même ! Les enfants imitent par réflexe les personnes qui les entourent. Ça les aide a grandir, a appréhender le monde.

©Sybil Rondeau

Cinquième conseil : amusez vous ! Évitez les contraintes !

Photographier vos enfants, c’est aussi passer du temps avec eux. Alors profitez-en ! Jouez ! Amusez-vous avec eux ! Chatouillez les ! Faites des grimaces ! Riez avec eux ! Il n’y a pas plus contagieux que la joie. Faites leur des câlins, Imitez les ! Trompez-vous, soyez maladroits (les petits adorent les « bêtises » des adultes). Chantez ! Imitez des animaux ou des super héros ! Vous seul savez ce qui marche le mieux avec vos enfants. Faites équipe avec votre conjoint. L’un s’amuse, l’autre photographie et vice versa. Passez un bon moment, ça se verra sur les photos. Mais surtout pas de contrainte pour les enfants. Si ce n’est pas le bon moment, remettez ça à plus tard.

Sixième conseil : recherchez la lumière.

Photographier des enfants en l’hiver, en intérieur, c’est loin d’être une chose facile. Vous pouvez bien entendu utiliser le flash. il figera les mouvements, et vous permettra par exemple, d’avoir des photos nettes d’enfants qui courent ou bougent dans tous les sens. Le flash frontal illuminera votre scène mais il a tendance a écraser toutes les autres lumières et donc l’ambiance de la scène. Autre inconvénient, il rend les yeux parfois rouges, ou si vous êtes trop prêt, le sujet tout blanc. Dans ce dernier cas, reculez d’un bon pas, ou regardez si vous pouvez sous-exposer votre flash (-1, -2 …). Vous pouvez aussi tester les différents mode flash de votre appareil : le mode synchro lente ou nuit, permet parfois de meilleurs résultats. N’hésitez pas a tester !

Si votre sujet ne bouge pas (comme dans la photo ci-dessous), essayez de désactiver le flash pour photographier en lumière naturelle. Dans ce cas, repérez d’où vient la lumière et vérifiez que les visages principaux sont correctement éclairés. Bloquez votre respiration et tâchez de ne pas bouger : photographiez ! En journée, profitez de la lumière naturelle pour faire vos photos, rapprochez vous des fenêtres, sortez, la nuit tombe vite mais la lumière du soleil est très douce.

Septième conseil : remplissez le cadre.

L’œil n’aime pas les espaces vides ! Essayez de composer votre image : où allez vous mettre votre personnage principal ? Le décor est il intéressant ? Faut-il se rapprocher pour resserrer le cadre ? Essayez de ne pas laisser d’espaces inutiles sur votre photo.

Huitième conseil : bougez !

Photographier des enfants, c’est du sport ! On l’a déjà évoqué, c’est souvent une bonne idée de se mettre à leur hauteur. Il ne faut pas hésiter à se déplacer : rapprochez-vous pour bien cadrer la frimousse de votre dernier, reculez pour photographier l’environnement, le sapin, les cadeaux. Inclure des éléments de décor permet de donner plus de détails à votre histoire. Évitez d’utiliser le zoom sur votre téléphone portable, vous risquez de perdre en qualité, si c’est possible, il est préférable de se rapprocher.

Neuvième conseil : laissez-vous surprendre !

Ne partez pas avec une idée toute faite de la photo que vous souhaitez faire! Vous risquez d’être déçu. Les enfants sont imprévisibles et il vaut mieux se laisser porter par le moment plutôt que de projeter une idée. Les enfants nous étonnent toujours par leur imagination et leur créativité. Observez ce qui se passe, restez à l’affût. Et racontez l’histoire qui se joue devant vous.  Quand un moment vous plait, multipliez les vues ! Faites des photos, vous jetterez les mauvaises plus tard.

Dixième conseil : triez vos photos !

Le numérique nous permet de prendre beaucoup de photos et il ne faut pas s’en priver. Mais pour pouvoir profiter de vos photos, il est vital de prendre le temps de les trier. Jetez les mauvaises (si, si, vous allez y arriver !), faites des dossiers avec les meilleures, trouvez votre méthode de tri et prenez le temps de l’appliquer régulièrement. Si vous avez un dossier avec 1000 photos, vous aurez du mal à trouver celles que vous préférez. Faites un dossier « best of », soyez exigeant avec vous-mêmes, ne gardez dans ce dossier qu’une petite sélection d’images. Evidemment, nous ne pouvons que vous conseiller de faire des albums avec cette sélection. C’est l’idéal pour en profiter en famille. Nous vous invitons à relire notre article : Albums/tirages vs Fichiers numériques : le combat.

Pensez à l’avenir, vos enfants replongeront avec délice dans les photos de leur enfance! Préparez leur ce plaisir!

 

 

Joyeuses fêtes et bonnes photos!

 

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Et l’autorité dans tout ça ?

Voici un nouveau texte d’Angélique Guilland, coach familiale & relationnelle de 365 jours parents, sur un sujet sensible pour tous les parents : l’autorité ! Savoir bien doser, là est la question…  Merci Angélique pour ces bons conseils ! :-)
 
Et l’autorité dans tout ça ?
C’est la grande question ? Trop ou pas assez ?
Faisons bien la différence entre autorité et autoritarisme. Se faire obéir par ses enfants peut parfois relever de l’exploit et pourtant les enfants, quelque soit leur âge ont besoin de ce cadre sécurisant pour se construire en sécurité.
Cependant, il est important d’adapter la taille du cadre que nous fixons et la liberté dans le cadre que nous donnons à l’enfant en fonction de l’âge de ce dernier.
Un tout petit qui n’est pas encore autonome aura moins de liberté qu’un enfant de 6 ans ou qu’un adolescent de 15 ans.
Les règles que vous instaurez à la maison sont en fonction de vos valeurs, doivent aussi être en accord avec votre conjoint et adaptées à l’âge et la personnalité de votre progéniture…casse-tête assuré me direz-vous ?
Quelques exemples :
Pour vous l’hygiène est une valeur importante ? Proposez à votre enfant : « tu veux prendre un bain ou une douche ? », « tu veux te laver les dents avec le dentifrice de maman ou le tien ? », « tu veux te laver avant ou après le repas ? »…plein de petites astuces qui permettent à l’enfant d’avoir un choix.
Même chose pour l’alimentation : « tu veux manger avec une cuillère ou une fourchette ? », « tu veux l’assiette rouge ou l’assiette bleue ? », « tu veux commencer par le dessert ou les légumes ? »…
Pour l’habillement : « tu préfères le pantalon bleu ou le vert ? », « tu veux mettre tes chaussures noires ou tes baskets ? », rappelez-vous que le but est qu’il parte habillé de la maison, sans crise de nerf et tant pis pour lui s’il a l’air d’un clown !
La clé est d’être flexible et créatif, même si parfois la fatigue l’emporte et nous avec…
Angélique Guilland

Faut-il être un Super Héros pour être parent aujourd’hui ?

Cette semaine, nous avons le plaisir de donner la parole à Angélique Guilland, coach familiale & relationnelle chez 365 jours Parents. Elle nous parle, aujourd’hui, de notre rôle de parents et de ses difficultés dans notre monde actuel.

« Quel merveilleux rôle, quels émerveillements nous pouvons vivre en tant que parent et en même temps quelles difficultés, quels questionnements nous assaillent au quotidien.

C’est le plus beau métier du monde et pourtant le seul pour lequel nous n’avons aucun cours à l’école, ni de formation plus tard.

Savoir écouter et répondre à son enfant, comprendre et accepter les émotions qui submergent parfois nos petits et nos plus grands, concilier vie professionnelle, vie de couple et vie familiale, assurer le quotidien de toute notre tribu et… trouver du temps pour nous.
Ce n’est plus aussi facile en apparence et pour autant c’est assez simple !

Prendre le temps de se poser pour faire le point sur le parent que l’on veut vraiment être pour chacun de ses enfants, ni en reproduction, ni en opposition à nos propres parents et notre éducation, voilà la clé.

Acquérir des techniques de communication saine et bienveillante, prendre en compte les besoins de son enfant en même temps que les nôtres, échanger avec d’autres parents pour réaliser que nous sommes tous dans la même « galère » et que nous pouvons lâcher la culpabilité de la « mauvaise mère ».

Être à l’écoute de soi et de notre famille pour faire de son quotidien une somme de merveilleux moments de partage qui apporteront une base solide à nos enfants qui créeront le monde de demain. »

Angélique Guilland